Résilience? Pas trop tout de même
Dans le sillage de #meetoo.
Je suis un monstre qui vous parle. Inculpée pour infanticide.
La plaie morale est si intense que de la colère jaillit, la nuit, contre cette injustice à laquelle la justice s’est prêtée, par habitude, de classe, de us et coutumes bourgeoises.
Pour m’en sortir, j’ai sublimé ma nakba. Lu et relu les stratégies de l’oppresseur, son profil, ses tours de passe passe pour enfumer les juges.
« Féminicide moral » est une expression nouvelle qui s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les violences patriarcales. Féminicide est le terme pour désigner l’assassinat d’une femme par son conjoint, son ex conjoint, en général, mais par tout homme qui, considérant que la femme est sa propriété, se confère le droit de vie, et de mort dès lors que la femme sort de l’espace, se libère. Cet article est un va-et-vient entre les théories sur le patriarcat, dont la littérature féministe, anarchiste et anti coloniale, et le réel rendu par des témoignages de femmes ayant subi ou subissant un féminicide moral. Dans la quasi majorité des cas, dès l’instant où l’enfant est arraché à la mère avec la complicité des services de l’état (services sociaux, justice, avocat, …), le féminicide moral est acté : la mère désenfantée est morte-vivante.
Ils m’ont arraché mon coeur.

il s’agit de décrire la mécanique du féminicide moral. Comment un parent, un père dans la majorité des cas, peut décider de supprimer l’autre parent de la vie d’un enfant ? Comment la justice est un rouage de la mécanique du féminicide moral? Pourquoi les mêmes procédures, les mêmes refus d’enquêter sur l’agresseur, le même déni, les mêmes jugements, non-lieux sont remis dans les cas de violences sexuelles et de féminicide moral ? En quoi ces violences sont une seule : violence faite à la femme parce que femme, patriarcale, structurelle, institutionnelle systémique.
Sources tressées :
Le mensonge prend l’ascenseur, dit l’adage, quand la vérité prend l’escalier.
Une troisième révolution féministe?
2012-2024
Méthodologie
Sur les réseaux sociaux, dans des émissions grand public, de plus en plus, j’entends parler de cas d’enfants arrachés à un parent bienveillant pour être confiné à l’autre toxique. Père ou mère, qu’importe, sans doute, mais je n’ai rencontré que deux pères abusés sur une dizaine de cas de mères, plus un cas particulier (cf. infra).
Forcément, par féminicide moral, je circonscris cet article à des cas de femmes, parce qu’elles sont la quasi, majorité des victimes, et parce que les parcours de ces femmes ayant subi un féminicide moral et le même que les autres femmes victimes du patriarcat : agression … non reconnue … par l’agresseur, la police, la justice, … à cause d’un contexte sociétal qui ne le permet pas encore.
Le féminicide moral est une formule nouvelle évidemment calqué sur le terme assez récent lui-même de féminicide. On ne retrouve ni dans la presse, ni dans les cours de justice, même si des plaintes ont déjà été déposées avec cette formule. Les plaintes ont été enregistrées, mais n’ont jamais abouti. Ce texte s’inscrit dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, avec cette particularité que le féminicide morale est aussi une forte d’infanticide moral. L’enfant est littéralement privé d’un parent, sous de faux prétextes, ce qui est évidemment dommageable pour son développement.
Le féminicide moral, même s’il est provisoirement nommé ainsi sans doute, est cependant largement décrit par les victimes, et se définit simplement. C’est grâce aux témoignages des mères, d’enfants devenus grands, et à mon ancrage dans une lutte vitale contre tout impérialisme. Pour écrire cet article, j’utilise aussi les mots de Adèle, dont vous pouvez retrouver l’interview tout entier ici. J’ai choisi Adèle, parce qu’elle partage avec mon informatrice principale une rage intacte, et le choix de la résilience par la lutte pour un monde meilleur. Cette ressemblance vous permet de l’imaginer, tout en préservant son anonymat, et d’emprunter le prénom d’Adèle, pour décrire le parcours de interlocutrice qui est à la base de cette ethnographie particulière. Cet idéalisme et cette persévérance, cette détermination a utiliser le « je » pour atteindre l’universel, au risque de se brûler les ailes. Ce sont des « passionarias », figures passionnantes, passionnées
Il s’agit en effet d’un phénomène systémique dans tous les pays occidentaux, dits du « Nord Global » qui s’inscrit dans la violence patriarcale « classique » et partage avec ses autres violences spécifiques (inceste, esclavagisation, viol, infanticide, féminine) les caractéristiques du capitalisme : choséification, exploitation du Vivant, humain et Non Humain, appropriation et expulsion des territoires Humain et Non Humain, meurtre, génocide, sexocide, écocide, …
Je vais commencer par une description de quelques situations rencontrées, afin de nous amener vers une première définition du féminicide moral. Les cas sont divers. Parfois, le féminicide moral est acté (la mère est supprimée, mais pas ce n’est pas le but premier du conjoint, que de supprimer la mère. Le féminicide n’est « que » la conséquence d’une procédure judiciaire qui peut n’avoir rien à voir avec le secteur de la jeunesse. mais dans la majorité ders cas, il s’agit d’une routine sociale et sociétale, avec son clanisme, son sexisme et son racisme.
Maman désespérée, 5 enfants placés. Nom d’emprunt, Fatima. Quand je la rencontre, elle pleure, encore dans le moment où la justice lui a arraché ses enfants, alors que des années ont passé, et que maintenant la plupart des enfants sont grands. Elle est devant le tribunal de la jeunesse, avec d’autres femmes, elles aussi privés de leur rôle de maman, sans être privée de leur statut légal, ou sans aucune accusation ou condamnation. Elles manifestent, et l’une d’elles va être reçue par une juge. Fatima me raconte en pleurs son histoire.
Mon mari est parti au Maroc du jour au lendemain, il a disparu. Nous étions mariés. J’ai tout perdu. Il m’a laissée toute seule. J’ai compris qu’il avait des dettes… C’est passé en justice et elle a exigé que je rembourse, mais comme la somme c’était énorme, et que je devais travailler beaucoup pour rembourser, et que je n’avais pas d’argent, pas de travail, ils ont décidé que ce serait pas possible d’élever bien les enfants, alors, ils ont été placé.
Nous sommes des milliers, à avoir été privées de nos enfants, parce qu’un ex conjoint, trop lâche ou plus perfide, au lieu d’utiliser le féminicide, avec le couteau, l’arme à feu, les poings, pour éliminer l’autre, le détruire, le faire disparaître de la vie des enfants, utilise la justice, et ses failles quelle considère comme des qualités. Il s’agit pour cet agresseur de tuer l’objet de sa vengeance à petit feu, en utilisant le, ou les enfants, pour parvenir à ses fins.
Les cas sont belges ou français, ils ont été récoltés au fil des années au gré des rencontres. certaines ont tenté de créer un collectif, mais le projet a avorté. Tous les parents ayant subi ou subissant un féminicide moral que j’ai rencontré
Le contrôle social sur les mamans seules est fait de société : la morale semble primer dans de nombreux cas. En outre, les visites sont assez courtes mais elles créent un grand stress chez le parent qui doit se justifier ou se comporter d’une certaine façon. Ces visites sont de toute façon faussées par le faite que les mamans sont prévenues, et que donc en quelques sorte il s’agit d’une mise en scène, quelle que soit la qualité de la mère et la réalité de la vie de l’enfant.
J’avais demandé une aide du CPAS pour le logement et du coup, et l’AS (l’assistante sociale) passait, assez souvent, avec ses remarques toujours un brin moralisateur. un jour, elle a vu une bouteille d’alcool dans une armoire mais à l’étage d’en bas, alors, elle m’a accusée de mal gérer, de mettre l’enfant en danger. Un bébé de pas six mois, encore dans son berceau, impossible. elle n’en, démordait pas, m’a fait un mauvais rapports et ça s’enchaîne vite. Finalement, ça a été.
Le tissu de mensonge s’inscrit dans le tissu social. Il s’agit moins du père que de la mère, de la femme. De son rôle et de ses qualités ndans la société à partir du moment où elle est mère. Patience,
La mécanique du féminicide moral
Une règle tacite est de mise. C’est le conseil de l’avocat, de l’amie, de la survivante. « Montrer pattes blanches »
Il est promis aux mamans de retrouver leur enfant quand il sera devenu adulte, et qu’il pourra comprendre. Personne ne fait rien, mais tout le monde n’a qu’un conseil : ne fais rien, car tout ce que tu fais se retourne contre toi. Par exemple, c’est une jeune fille qui m’a le mieux expliquer ce que je ne devais jamais faire : devenir folle. « Ma mère un jour, elle a tambouriné sur la porte. C’est lui qui faisait de la merde, mais c’est elle qui a eu l’air de la dingue. Même moi, à ce moment-là, j’avais un peu peur. Je comprenais pas. Après, tu deviens adulte, et tu comprends. Tu vas retrouver ton fils quand il sera adulte, et en attendant, pense à toi, reste vivante. »
Tandis que l’agresseur agresse la femme, il manipule l’enfant à craindre la mère, ce monstre, cette folle, …Inversion des charges qui convient à une justice patriarcale qui ne vérifie JAMAIS la psychologie de l’attaquant. Pourquoi cette personne agit comme ça? Cette attaque en justice est-elle pour l’enfant ou contre la femme?
Tu acceptes mes conditions ou je te prends tout. me dit-il, un de ces week-end enfin présent pour son fils. Mon rire fut moqueur devant tant de prétentions, -mon petit chéri ne l’appelait même pas papa tant il le connaissait peu-. En ces temps-là, mon fils souffrait de problèmes de santé, avec le petit qui ne faisait pas encore ses nuits, je dormais 4, 5h00…
Devenir chef. Les avocats usent de stratégies secondaires en jouant avec la légalité. Dans mon cas, la prise de la domiciliation de mon fils par le père malgré la demande écrite et explicite du juge à attendre la fion de l’enquête. Du jour au lendemain, en dépits d’es recommandations du juge, j’ai perdu une grande partie des droits légitimes que j’avais, à titre de chef de ménage.
Manipuler. Dans mon cas, l’agresseur, qui m’avait calomnié, à poursuivi sa calomnie malgré le non lieu prouvant qu’il n’y avait aucune raison d’enquêter, et l’a répété à notre enfant, jusqu’à ce que la justice le gronde. « Vous n’avez pas le droit de dire ça ».
Détruire. Ces calomnies, mensonges, attaques, pièges mettent l’enfant dans une situation de déchirement psychique, tandis que la relation mère-enfant, lourde d’un si gros mensonge, s’alourdit encore par la perte des espaces de sécurité. Dans mon cas, le père téléphonant d’une voix exagérément angoissée pour demander à son « fils » (qui ne l’appelle pas encore papa à cette époque si peu présent dans sa vie, vivant à l’étranger) s’il va bien? « Vraiment tu vas bien? Tu es sûr? «
Je croyais à la collaboration…Tandis qu’il jouait, de temps en temps, au bon papa et ex, il préparait en cachette, son plan pour tout me prendre, donc. Ma seule colère sur un répondeur parce qu’une fois encore il avait failli à ses devoir paternels et préféré sa soirée moustache à un week-end avec son fils. Je lui proposais de s’acheter « une paire de couilles et un cerveau », ce n’est point galant, j’en conviens.
Au printemps 2013, La première attaque est lancée pour un partage de garde très avantageux pour l’agresseur en manque soudaine de paternité. L’attaque échoue. Son dossier est vide, vu qu’il n’a jamais participé quasiment à la moindre dépense…
Mais l’attaquant retors choisit un’e avocat’e assez similaire pour frapper « sous la ceinture ». Le seul but est de gagner, quel que sont la validité, l’éthique des arguments
Manipulation d’un document sonore pour prouver
manipulation : huis-clos imposé par la juge.
Ici, la bd sur le sujet
Une des sublimations fondamentales était de croquer, dessiner des procès, démontrer ses vices, ses manquements, son clanisme, racisme, sexisme. ejn Belgique, le Tribunal des enfants est le plus réactionnaires… Résultat? Des femmes
Fabrication des Sans
Témoignages
2024
La part de vérité. La responsabilité dans une relation toxique. Où la seule victime est l’enfant.
Parfois, je suis, dans les mêmes positions, à manger ce même sucre, avec cette même tasse de café, au lait. La part héréditaire… Ma vie est une recherche à une question. -Oh Citizen Kane ».
Ma mère. Dont je ne garde aucun souvenir d’affection. La virulence de son éponge côté grattoir, pour me punir de m’être peinturlurée en indien (avec de la peinture à huile…). J’ai 6, 7 ans. Ma peau rouge, striée.
Cette souffrance sous-marine, sous-cutanée par absence de toucher. J’ai tenté. une accolade quand elle se fait opérée, mais je suis repoussée. Depuis au moins mes trois ans, pour ma maman, je suis responsable de tout, l’alcoolisme du père, son cancer, ses colères, les enfants illégitimes, le décès de mon fils. Et donc, toujours je me suis tirée. petites fugues et longues lectures, vers des ailleurs plus chantant.
Cette recherche sensible de l’enfance à l’âge adulte amène à la recherche. Une qualité. Ma culture générale aussi vaste qu’éparpillée. Comme des fragments des miroirs du manoir de Citizen. Personnalité fragmentée, par des souvenirs écartés, dans une mémoire parallèle.
Résultat? Construction affective caduque. Mais résilience au sens de Cyrulnick : rencontre qui permet le grandissement heureux. Je suis confiée au pays d’accueil. Bébé Nica, petit enfant Bamiléké. Après, c’est l’école primaire avec ses souvenirs conscients, bien qu’évidemment tronqués. La mémoire, le déni et le racisme. Les blessures de l’hérédité, l’épigénétique, le traumatisme intergénérationnel, les sociétés malades, les sociétés anarchistes, l’autorité, et son absence, …
Ethnographie du sensible, sensible, décoloniale et anti-impérialiste, antiraciste fanonienne.
Au point de proposer une Anthropologie de la névrose. La lecture pour comprendre le monde, ou plutôt les rouages de l’humain.
Sources : avec dans l’ordre d’apparition dans ma vie : Freud et « L’amour maternel n’existe pas » jeunes ado, et « Passion de détruire » (Erich Fromm), Frantz Fanon,
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