4 | 2011
Stéréotypes, tabous, mythes
L’Amérique latine à travers les mythes, les tabous, les stéréotypes
L’invention de la façade caraïbe centraméricaine : indios, negros, y piratas
The Invention of the Carribean Coast of Central America: Indios, Negros, y Piratas
Camille Le Masne
Résumé | Index | Plan | Texte | Notes | Illustrations | Citation | Auteur
Résumés
La façade caraïbe de l’Amérique centrale naît au 16è siècle avec la conquête espagnole et la mise en pratique des théories sanitaires héritées d’Hippocrate dans le processus de colonisation. Auparavant, aucune spécificité ne semble distinguer cet espace des autres grands ensembles centraméricains : terres tempérées de la cordillère centrale, voire minces plaines littorales bordant le Pacifique. Le procès d’implantation des Espagnols rend bien compte d’une pensée prégnante, hippocratique, qui justifie les difficultés rencontrées pour contrôler les littoraux, notamment caraïbes, des emblématiques tierras calientes centraméricaines. Le littoral, au-delà de la lluvia qui continue à le caractériser de nos jours, est alors l’infierno par excellence, celui des indios, des negros, et des piratas. L’analyse historique montre ainsi que l’invention de cet espace tient autant aux données bioclimatiques et à leurs implications écologiques qu’aux tensions géopolitiques engendrées par la crise que traverse un Empire espagnol précocement confronté au harcèlement de groupes plus ou moins liés aux autres puissances européennes… La concordance entre espace de marges et plaines caraïbes pourrait suggérer un déterminisme géographique fondé sur des prédispositions qui font de l’homme un objet du milieu environnant. Ce serait cependant négliger l’impact des représentations, des clichés, et de leurs implications territoriales.
Entrées d’index
Mots-clés :
milieu, pouvoir, territoire, représentation, enclave
Keywords:
environment, power, territory, stereotype, enclave
Géographique :
Amérique centrale, Caraïbeshttps://shs.cairn.info/revue-actes-de-la-recherche-en-sciences-sociales-2017-3-page-46?lang=fr&tab=texte-integral
Camille Le Masne : « Du soutenable à l’insoutenable : le tourisme à Bocas del Toro (Panama). L’impact des logiques nationales et globales dans la déstructuration progressive d’une société d’accueil », publié en 2009 dans la revue Études caribéennes .(journals.openedition.org)
Résumé de l’article
Camille Le Masne analyse les transformations sociales, économiques et territoriales sur l’île de Colón, dans l’archipel de Bocas del Toro, au Panama, sous l’effet du développement touristique depuis les années 1990. Elle met en lumière comment les dynamiques globales et nationales, notamment les investissements étrangers et les politiques de développement, ont entraîné une déstructuration progressive de la société locale. L’étude repose sur une enquête de terrain d’un mois réalisée en février 2009.(journals.openedition.org)
Focus sur le « tourisme de plantation »
Le concept de « tourisme de plantation » n’est pas explicitement mentionné dans l’article de Le Masne. Cependant, elle décrit un modèle de développement touristique qui rappelle certaines caractéristiques des plantations coloniales :
- Concentration foncière : Les investissements touristiques ont conduit à une appropriation massive des terres par des acteurs étrangers, souvent au détriment des populations locales.
- Hiérarchies sociales : Le développement touristique a renforcé les inégalités sociales, avec une main-d’œuvre locale souvent cantonnée à des emplois précaires et mal rémunérés.
- Exploitation des ressources : Les infrastructures touristiques ont parfois entraîné une surexploitation des ressources naturelles, affectant les écosystèmes locaux.
Ce modèle rappelle les dynamiques du « Plantationocene », un concept exploré dans des publications telles que celles de la Society for Cultural Anthropology, qui examine comment les héritages des plantations coloniales continuent d’influencer les structures économiques et sociales contemporaines .(culanth.org)
Conclusion
L’article de Camille Le Masne offre une analyse critique du développement touristique à Bocas del Toro, mettant en évidence ses impacts sur la société locale. Bien que le terme « tourisme de plantation » ne soit pas utilisé, les dynamiques décrites s’en rapprochent, soulignant la nécessité d’une réflexion sur des modèles de développement plus équitables et durables.(journals.openedition.org)