Un drôle de monstre aussi, que le fou! Que la folle à lier aujourd’hui cachée au regard des gens « normaux », enfermée entre des murs et dans des camisoles chimiques, et qui s’émancipe aussi, parfois.
Ce documentaire réalisé en 2023 retrace le parcours de Katia, médium, artiste et autrice belge et bruxelloise.
La folie du désespéré, par Courbet

« La folie comme déraison c’est la définition paradoxale d’un espace ménagé par la raison au sein de son propre champ pour ce qu’elle reconnaît comme autre » (Revel 2002).

Le fou a une fonction dans la société, et autant de fonctions (et de « fous ») que de sociétés et d’époques.
éloge de la folie en quelques jalons
En 1952 paraît « Peau noire masques blancs », de Frantz Fanon
Ce que nous voulons, c’est aider le Blanc à se libérer de l’arsenal complexité qui a germé au sein de la situation coloniale.
« Peau blanche masques noirs » est un article qui utilise la méthode de Frantz Fanon, les mots de Frantz fanon pour aider le Blanc à se libérer de son complexe de supériorité atmosphérique. Ainsi, le même va-et-vient entre d’une part les expériences que j’ai recueillies dans ma propre existence, sur mes terrains ethnographiques, mais aussi sur les réseaux sociaux, et sur mes lieux de travail, et d’autre part la littérature y afférant.
En 1961, Michel Foucault s’intéresse au traitement de la folie (Histoire de la folie) et démontre que la psychiatrie européenne n’a rien d’universel, elle est un construit social et historique basé sur l’exclusion.
En 1973, Erich Fromm évoque « la passion de détruire », et explique la destructivité humaine par une agressivité maligne (sadisme, cruauté pathologique, perversité), qu’il différencie de l’agressivité défensive qui est celle de la majorité des créatures animales, soit la violence envers autrui exercée pour se défendre, pour chasser, pour se nourrir, … Le sadisme est en effet plutôt une caractéristique humaine surtout développée dans les sociétés autoritaires et malveillantes. Une des formes de l’agressivité maligne chez l’humain est la nécrophilie. On parle de capitalisme nécrophile aussi par son excellence à exercer son agressivité maligne pour coloniser et assurer sa domination en considérant les êtres vivants du territoire conquis comme des choses, des animaux, des monstres,…
La science a semble-t-il prouvé la thèse de Fromm : les mâles gorille et humain sont les espèces les plus agressives de tous les êtres vivants (Picq), capables de violence maligne.
Je suis un monstre qui vous parle
Bien que ce chapitre aborde la folie, et que nous vous présentons des psychiatres dans Traumatisme & Co, nous ne parlerons pas plus de Freud que de Lacan, tant cette discipline née avec la colonisation de la Terre et l’enfermement des catégories non citoyennes héritées de l’agora ( femmes, enfants, métèque sauvage etc) . il est intéressant de débarrasser la discipline de ses scories patriarcales. C’est mon point de vue, ici, et maintenant, sur la question. Si le sujet vous intéresse, un article est disponible sur demande. Il aborde les maux du mâle : inceste, infanticide, féminicide, homicide, génocide, ….. -+de 94 % au minimum tout de même … sont l’oeuvre d’humains de sexe masculin, et ce, dans la majorité des colonies humaines de la Terre. Qu’enfer ?
L’intervention remarquée de Paul B. Préciado au Congrès de l’école de la psychanalyse est un excellent résumé et pamphlet de la violente colonialité psychiatrique et du travail en cours et encore à mener (il suffit de regarder les réactions froides des psychanalystes dans la salle). Cette décolonisation de la psychiatrie est évidemment en général d’abord l’oeuvre des concernés : Frantz Fanon est antillais, Samah Jabr palestinienne, Dario Fo brésilien, …


La part inconsciente : répétition des schémas, « héritage » traumatique inscrit dans les gènes.
Alice Miller démontre, à partir de vies de dictateurs aux enfances fracassées, la source de la violence maligne (Fromm).
« Khamis et Kagamé » interroge l’inconscient traumatique collectif et ses impacts sur l’agressivité maligne.
Ces catégories conçues par le pouvoir ont évidemment toujours des visées de contrôle sous couvert de protection, d’éducation. Le système « prison » est très rentable.