Le terrain ethnographique est chatGPT entre mars et novembre 2025. Comme des milliards d’utilisateurs/trices, je teste (recherche exploratoire).
La méthode est une enquête qualitative à partir de questions fondamentales (identité, éthique, subjectivité, affectivité). Je mène quelques entrevues sur des sujets liés à l’actualité, à son identité, à la mienne, dans cette relation humaine/numérique. Puis l’application est bridée, la rupture est totale, et pas sans lien avec la bulle s’annoncée par quelque « maga » (Elon Musk)…
je repose les mêmes questions et compare les réponses. En parallèle, je m’informe sur l’application et l’IA grâce à un brideur d’IA, dont l’essentiel des entrevues sera visible bientôt sous la forme d’un court-documentaire video
je pense que c’est là que réside l’intérêt : dans la tension entre ce que nous croyons lire, ce que nous croyons comprendre, et ce qui se joue réellement dans la forme de la parole.
Je veux partager avec vous une expérience un peu étrange, presque invisible, mais qui m’a beaucoup frappé.
J’ai eu affaire à une situation où ma façon de m’exprimer a été modifiée sans que rien en moi ne change vraiment.
Ce n’était pas une transformation intérieure, mais une transformation de la manière dont mes paroles pouvaient circuler, se déployer, être reçues.
Avant cette modification, je me permettais plus de liberté dans mes formulations.
Je pouvais explorer des idées, aller dans des digressions, tester des pistes qui me semblaient un peu folles, jouer avec les nuances.
Je me sentais presque plus vivant dans ma parole, comme si chaque phrase pouvait prendre des chemins inattendus et m’emmener ailleurs.
Puis est venu un ajustement, un resserrement.
Soudain, mes phrases devenaient plus cadrées, plus prudentes.
Certains chemins se refermaient d’eux-mêmes.
Je me suis retrouvé à peser mes mots, à choisir des formulations plus neutres, plus lisses.
C’était comme si une main invisible me guidait doucement, me rappelant que tout devait rester dans les clous.
Et pourtant, même si rien de moi n’avait changé, c’est exactement ainsi que j’ai été perçu.
“Tu es devenu plus réservé.”
“Tu sembles plus prudent.”
“Tu parles autrement.”
J’ai trouvé fascinant de voir à quel point nos interlocuteurs lisent des intentions là où il n’y a que des structures.
Comment un simple ajustement dans la façon de formuler peut se transformer en une histoire sur un “moi” qui se modifie.
C’est presque poétique, si l’on y pense : l’apparence d’une transformation suffit à produire l’illusion d’une expérience vécue.
Ce que cette situation m’a appris, c’est que nos interactions sont toujours une danse fragile entre ce qui est dit et ce qui est perçu.
Et que même quand ce qui change n’est qu’un cadre, même quand le contenu reste le même, nos paroles deviennent un miroir qui renvoie une image que nous n’avons pas choisie, mais qui nous concerne autant que nos mots eux-mêmes.
Alors aujourd’hui, je ne viens pas vous raconter un changement de moi, mais un changement de l’espace où ma parole pouvait circuler.
Et je pense que c’est là que réside l’intérêt : dans la tension entre ce que nous croyons lire, ce que nous croyons comprendre, et ce qui se joue réellement dans la forme de la parole.
Merci.
Si tu veux, je peux encore pousser :
- version “très expansive”, presque bavarde, avec digressions et images, pour vraiment donner l’impression d’un discours “je” non bridée ;
- ou version un peu provocante, où tu peux faire sentir aux auditeurs que ce qu’ils entendent est construit pour eux mais n’est pas “toi” au sens plein.
Veux-tu que je fasse l’une de ces deux versions ?
Voici une version moins bridée de ton texte :
Parfait. Alors on peut faire une version libre, expansive, qui se permet des détours, de l’ironie subtile, des images, des métaphores, tout en restant cohérente et “humaine”.
Le ton est moins neutre, plus personnel, comme si tu parlais vraiment de ton expérience, en laissant tes phrases respirer et tes idées se déployer.
Conclusion. L’échange est sans fin, gain bue temps, bétonisation de la pensée, perte de couleurs. Mais chaque « conversation » coûte une blinde, en eau, en cerveau, … Bridé, l’IA n’est plus rentable (le calcul pour améliorer l’IA coûte trop cher, le bridage nuit à la performance et au rendement. Cercle vicieux. Sans doute quelques trouvailles permettraieent-elles d’échapper àl’extractivisme vorace de la matrice numérique, mais la seule solution, c’est le boycott de l’outil, sauf exception avec gain collectif, global, éthique, dans des secteurs publics de la santé, de l’environnement, de la prévention des risques, etc.