Déchet : Perte, partie irrécupérable de quelque chose

Anthropocène : nouvelle époque géologique ayant débuté quand l’influence de l’être humain sur la géologie et les écosystèmes est devenue significative à l’échelle de l’histoire de la Terre. (Source : Wikipedia) => une critique faite à ce terme est « être humain », qui englobe l’humanité tandis que certains sont clairement plus responsables que d’autres.


Tantôt, le déchet est le vide, la désertification, la disparition des espèces vivantes visibles et invisibles, faune, flore, esprits. remèdes, …
(R)égime anthropocénique -celui des rationalités néolibérale, capitalistes extractiviste, impérialiste, égoïste et spéciale, globalisées par l’Histoire à partir des rivages du Vieux Continent (Bartheleyns, page27)
+ DéchetS :Tantôt l’accumulation du non-dégradable, pire que déchet, non recyclable, polluant.
According to the U.S. international free trade database USA Trade Online, between January and August 2020, 44,173 tons of plastic waste arrived from the United States to 15 Latin American countries. That meant the shipment of approximately 35 containers per day to the region.[1]
[1] In https://www.no-burn.org/wp-content/uploads/2021/11/Executive-Summary-Plastic-waste-LA-ingles-1.pdf
nom masculin pluriel

Déchets organiques : sur Colon, les algues et les coquillages échoués par centaines sur les plages de l’île, certains matins…

L’assimilation de cadavres d’animaux et humains à des déchets peut apparaître abusive, mais elle servira d’entrée en matière (Bertolini 2002) mais “déchet représente normativement un objet considéré comme indésirable au sein d’un système social particulier” (Polleri 2024).
corail, mer des Caraïbes, déchet anthropocène, et au poignet, bracelet, mai 2025
l’Art de transformer le déchet triste des dérèglements climatiques







Les émotions et les sentiments négatifs que ces déchets procurent est un écostress qui semble toucher surtout les jeunesses occidentales, fortement concernée par la santé mentale, dépression, burn out, suicide, … Cette mêmes jeunesse qui par consumérisme envoie vers le Sud ses déchets (« fast » food, clothes,…). Avec le libéralisme, les déchets se sont multipliés, objets de la production industrielle et sujets de cette production industrielle. L’Europe reste propre : elle déverse le surplus non « recyclable » dans les pays du Sud***. La paupérisation croissante de toutes les couches de la société, sauf des plus riches toujours plus riches, le besoin constant de main-d’oeuvre précaire (surtout immigrée) pour le pire boulot, les bullshit job, et la vigueur croissante des régimes autoritaires dans le monde, « démocraties » comprises multiplient les « déchets humains« , « ceux qui nie sont rien », « sans dents » et sous OQTF (Ordre de quitter le territoire), les Damnés de la Terre.
Avalement de la Terre et SURCHARGE




*** Au Nicaragua, des villes comme Masaya (photographie ci-dessous) et Esteli gèrent des tonnes de vêtements chaque jour. Ils arrivent par conteners, envahissent des entrepôts dans lesquels des femmes (surtout) trient des montagnes de fripes. Ces déchets occidentaux, d’Europe et surtout des USA, retrouvent une valeur entre les mains expertes et les yeux agiles des fripières masayenas. Ces vêtements retrouveront sans doute un ceintre ou même un mannequin pour se mettre en valeur, et gagner un répit.

Anthropologie métaphysique. Question d’anthropologue moderne, -et de philosophes anciens-, qui touche à l’essence d’une chose (Plotin), et à sa métamorphose anthropocène.
Une sandale fichue est un déchet pour le légionnaire romain qui la jette à la poubelle, et un trésor pour l’archéologue. Le temps (l’espace est un autre critère) transforme un objet en déchet, un déchet en objet (artefact). Pourtant, la « sandale » de l’archéologue tient en quelques clous. Le cuir a disparu si totalement que pour l’instant, les analyses d’ADN n’ont pas permis d’en trouver la moindre once. Seule la comparaison avec d’autres artefacts et sources sur les caligae (sandales de légionnaire) ont permis de transformer quelques clous en un objet précieux, donc une toute petite partie de la chose « chaussure ». Néanmoins, la quantité de clous permet aux anthropologie-archéologues d’imaginer que ces clous permettaient un « massage » plantaire (pas si agréable que ça puisque les caligae sont ensuite remplacées par des bottes en cuir, ndlr).
Synergie ? Symbiose ? Hybridation ? Pollution des sols et des corps humains et non-humains.
Le coquillage est-il un déchet?
- Le coquillage mort est-il un déchet?
Non. Aliment, bijou, monnaie, ustensile, … Son usage est ancestral dans la majorité des cultures, insulaires et continentales. La forme du coquillage, sa nacre sont matière d’art dans la majorité des espaces habités par les humains, et peut-être par des animaux, comme les plumes colorées de certains oiseaux garnissent les nids (mais c’est un autre sujet qui en appelle aussi à l’intentionnalité, car les humains savants d’Occident ne prêtent aucune intentionalité artistique aux animaux (jusqu’à preuve du contraire). La préciosité du coquillage dépend de sa beauté, son intégrité, sa rareté, son rôle dans un mythe, un rite, une famille, un échange amical, sentimental, économique,…

Parure de coquillages datée de 142 000 ans. Grotte de Bizmoune au Maroc. Source : https://www.hominides.com/des-perles-de-coquillages-pour-former-une-parure-il-y-a-142-000-ans/

Oui. A l’aube de certains matins, sur les plages de l’île caribéenne paradisiaque, des monceaux de coquillages, des cadavres de crabes, des algues arrachées à leur corail, et fragments organiques de coraux éclatés endeuillent le paysage et l’atmosphère. La vue monstrueuse de ce dérèglement sait provoquer des émotions tristes, écraser certains habitants et usagers de la plage. D’habitude, le coquillage est vide, l’animal a disparu, la nature et le cycle de vie l’amènent sur la plage doucement. Les matins de carnage, les corps sont encore dans la coquilles, raides morts. Et ils sont des centaines, milliers, sur cette plage, désormais déchets. Le déchet anthropocène avale la Terre, la vide, et l’encombre, la surcharge.
Face à ces déchets
Art de métamorphoser le déchet, et Art de sa mise en scène