
(…) ce fourre-tout méprisé, le Tiers Monde, que les autres mondes ont inventé au moment des indépendances formelles pour mieux assurer notre aliénation culturelle, économique et politique. Nous voulons nous y insérer sans pour autant justifier cette gigantesque escroquerie de l’Histoire. Encore moins pour accepter d’être “l’arrière monde d’un Occident repu”. Mais pour affirmer la conscience d’appartenir à un ensemble tricontinental et admettre, en tant que non-alignés, et avec la densité de nos convictions, qu’une solidarité spéciale unit ces trois continents d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique dans un même combat contre les mêmes trafiquants politiques, les mêmes exploiteurs économiques (Sankara, 1948). Le texte complet du discours à l’ONU dont est issu cet extrait est disponible ici.





Par Pensée sauvage, nous entendons les systèmes de pensée du sauvage, dans toutes ses dimensions, dans ses espaces physiques, rituels, souhaités, dans les marges de Babylone, et en son coeur, sur Terre, à l’aube de la colonisation capitaliste, pendant la colonisation, après dans sa phase de détachement, et aujourd’hui dans sa recherche de séparation, identité (pan-) et revendications : dé-, anti-, post-colonial. « Nord », « Sud », « Est », « Ouest » sont des conventions pratiques. Je préfère cependant l’idée de globalité, localité-s, milieu et biotope, et flux, de plus en plus interconnectées (« rhizomique », voire blobique), perméables (métissage, synergie,…), influençables (…) et dont les particularités ancestrales sont immergées, à quasi majorité des espaces des mondes, dans un système global et globalement suicidaire et toxique. Les espèces humaines et non humaines, les cosmologies et les cosmovisions se réduisent et s’homogénéisent, -Levi-Strauss s’en émouvait déjà-, et ce phénomène ne cesse de s’étendre, évidemment, comme une mer de plastique sur l’océan de la Terre… Mon cher docteur, qui est un génie, me répondra » vibrations (…) et c’est ce qui nous distingue des Intelligences artificielles ».
Moi j’aurais bien aimé « Bongo ». Bruxelles.

« Moi j’aurais bien aimé » sur le panneau de l’artiste … « Bongo » a rajouté un graffeur. Cet assemblage est-il une plaisanterie ou une rencontre fortuite entre le message d’un artiste et celui d’un dealer de la Gare du Nord, « bongo » signifiant marijuana ?
Dans les années 2018-2021, de jeunes migrants à Bruxelles financent ainsi leur go-to-chance (leur traversée « autodidacte » de la Manche) pour rejoindre « UK ».

J’ai la chance à ce moment-là d’être accueillie sur un quai bruxellois qui héberge des associations culturelles. S’y s’installent aussi des personnes en migration. Nous fabriquons ensemble une bande dessinée qui relate leurs « aventures » : « Wecome in Belgium ».
Sur l’île de Colon, au Panama, dans l’archipel de Bocas Del Toro, les animaux sauvages, de la jungle et de la mer caribéenne, s’égarent dans le territoire en expansion des humains, le milieu anthropologisé ne leur convient guère.

? à explorer pour comprendre comment apprivoiser le « déchet », ou se laisser apprivoiser?
Pour les autochtones, -anciens sauvages-, l’accaparement colonial de la Terre signifie aussi sa réduction au statut de ressources matérielles. Cela fait une différence primordiale pour les peuples autochtones, car il sera toujours possible de promouvoir des rapports à la Terre dégagés de logiques capitalistes, mais continuant à déshonorer cette « entité unique qui est l’esprit vivant combiné des plantes, des animaux, de l’air, de l’eau, des humains, des histoires et des événements reconnus par de nombreuses communautés autochtones » (Goulthard, Liboiron, Stengers, Zimmer, 2024).

La construction et l’élargissement de la route en asphalte qui ceinture l’île et la coupe en deux fragmente datage un espace déjà largement compartimenté par les humains. Les roues écrasent de nombreuses espèces non humaines, terriennes et volantes.

un thème majeur est l’entité unique, l’esprit vivant combiné,
le Somos Unos

Anthropologie métaphysique
Multi-espèces
Humble.
L’histoire récente de l’humanité est marquée, -à partir des XVIe et XVII e siècle, par un sexocide en Europe (entre 30 000 et 60 000 « sorcières » exécutées), un génocide amérindien (plus de 90% de la population décimée) et l’esclavagisme (déportation de 15 à 20 millions d’Africains) en « Amérique ». Nous nommons ce type de pouvoir patriarcapitaliste raciste. Anthropocène revient comme une ritournelle. Il s’agit de nommer notre ère. Métaphysique vient nommer une anthropologie spirituelle unifiante, donc ouverte au divers insondable………………………………………………………………………………………………………………………………………………. Questionnant le racisme et la négrophobie, le psychiatre et penseur antillais Frantz Fanon, auteur de « Peau noire masque blanc » et « Les damnés de la Terre », pilier de la pensée politique décoloniale et pionnier de l’ethnopsychiatrie propose le concept de complexe d’infériorité (versus complexe de supériorité occidentale). Ce concept peut aussi éclairer une histoire du capital et de la dette, dont l’accès à la propriété, la parcellisation, l’enclosure, le sexocisme, la plantation, et de l’usage de la Terre ……. désenchantée (cf. désenchantement du monde, résumée par Meziane.
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Sincère