Poubellocène

Poubellocène par Monsaingeon, auteur du néologisme.

Dans la lignée de cette réflexion critique m’est revenue une blague rapportée par Derek Ager (Ager, 1993) : dans les années 1970, lorsque les archéologues identifièrent la présence de plastique dans les couches géologiques, ils s’amusèrent en proposant de nommer « Poubellien Supérieur » la période marquée par les plastiques et « Poubellien Inférieur » la période précédente. Comme en écho, j’ai proposé le « Poubellocène ». Car, si l’on y réfléchit bien, toutes les traces qui sont envisagées pour caractériser cet anthropocène, que ce soit du CO2, des nucléides radioactives ou des plastiques, ce sont des résidus des activités humaines (Monsaingeon, 2020).

Poubellocèe par ChatGPT

« Poubellocène » est un essai de Baptiste Monsaingeon, publié en 2019, qui analyse notre rapport aux déchets à l’ère de l’Anthropocène. L’auteur y décrit comment les sociétés modernes, et en particulier les sociétés industrielles, ont transformé la planète en une gigantesque décharge à ciel ouvert.

Monsaingeon retrace l’histoire des déchets et leur gestion, montrant que le modèle linéaire de production-consommation-rejet est devenu insoutenable. Il explore aussi la manière dont les déchets reflètent nos modes de vie et nos valeurs économiques, en insistant sur la responsabilité collective dans la crise environnementale actuelle.

Le titre Poubellocène est une référence à l’Anthropocène, une époque géologique marquée par l’impact de l’homme sur la Terre, mais ici axée sur l’omniprésence des déchets et leur incapacité à disparaître. L’auteur met en avant les limites du recyclage et des solutions technologiques souvent présentées comme des remèdes miracles. Il propose de repenser notre relation aux objets et à la consommation afin de sortir du cycle infernal de la surproduction et du gaspillage.

Cet ouvrage invite à une réflexion profonde sur notre responsabilité face aux déchets et sur la nécessité d’un changement systémique pour éviter de sombrer dans un avenir submergé par nos propres ordures.

Poubellocène par Mercedes

J’aime ces néologismes récents indispensables pour nommer notre ère : poubellocène, anthropocène, capitalocène, plantacionocène, … Je crains parfois une profusion qui n’envoie quelques-unes de ces qualifications finalement, aux déchets. Le contenu significatif de ces termes définitoires est par trop évident : l’impact délétère de l’espèce humaine sur la Terre. Néanmoins, chacun est une pièce de la boîte noire « Terre terrorisée ».

La dispute, l’art de dialoguer sur des sujets « conflictuels », « chauds ». Art parce que argumenter s’apprend, comme construire une pensée logique. L’art de la dispute se perd, au grand dam des ontologies qui aiment à se disputer par goût de la science, de la recherche, de la construction conceptuelle, … L’art de la dispute se pratique, pourtant, chez le populo, le vulgaire, le pilier de comptoir numérique qui donne son avis, contredit, argumente, … et insulte parfois.

L’opinion est fort peu prisée de la bourgeoisie. dans opinion, se devine, se sous-entend : « traits grossiers », « pensée commune », peu intéressante, exagérée, fausse, … Ce sont des jugements, loin des faits, des arguments développés tenus et développés par les classes supérieures, surtout bourgeoises dans le capitalisme. Histoire de codes. Fantasmagories. Tandis que les universités se perdent dans les querelles, le peuple pratique la dispute. Ceci est me semble-t-il une conséquence évidente des commentaires nés avec le web. Le néo-féminisme, le panafricanisme, le racisme structurel et systémique, la désoccidentalisation du monde sont nés avec les « commentaires ».

Kemi Seba

Agressions masculinistes sur le net.