Soumission à l’autorité

Milgram

L’expérience menée par le psychologue Stanley Milgram dans les années 1960, visait à étudier le degré d’obéissance des individus face à une autorité perçue comme légitime, même lorsque cette obéissance impliquait des actions allant à l’encontre de leur conscience morale.

Rappel et/ou info éventuelle avant la Bande Dessinée

Contexte (années 1950-1960) : Inspiré par le procès d’Adolf Eichmann et les crimes de guerre nazis, -et les écrits d’Hannah Arendt aussi présente au procès- , Milgram se demande si des personnes ordinaires peuvent commettre des actes cruels sous l’influence de l’autorité. Le monstre (Eichmann) est un fonctionnaire : il obéit aux ordres.
Mise en place de l’expérience (1961) : Des volontaires sont recrutés sous prétexte d’une étude sur l’apprentissage. Un expérimentateur en blouse blanche leur demande d’administrer des décharges électriques (simulées) à un « apprenant » (complice de l’expérience, acteur) en cas d’erreur.
Déroulement (1961-1963) : Les participants croient réellement infliger des chocs de plus en plus forts, malgré les cris de douleur simulés de l’élève. Beaucoup hésitent, mais la majorité finit par obéir aux ordres de l’expérimentateur, allant jusqu’à administrer des chocs dangereux. Les films de ces expériences montrent des participants qui tremblent, se grattent, se balancent … mais obéissent, en échos aux ordres de l’expérimentateur en bouse blanche.
Résultats et controverses (années 1960-1970) : Milgram découvre qu’environ 65 % des participants vont jusqu’au niveau maximal de décharge. Ses conclusions sur l’obéissance aveugle suscitent des débats éthiques et méthodologiques, bien que les chiffres sont variables en fonction des mises en situation, révélant par là-même, e.a. le pouvoir de la blouse blanche.
Impact et réévaluations (années 1980-2020) : Ses travaux influencent la psychologie sociale et sont revisités dans diverses études, confirmant en grande partie ses conclusions. Deux expériences récentes montrent même une augmentation des taux d’obéissance … même quand l’expérimentateur est un robot. Les expériences de Milgram restent une référence pour comprendre la soumission à l’autorité et ses implications historiques et contemporaines. Et peut-être parce les femmes, -la catégorie genre– ont été de celles obligées d’obéir, propriété du père ou du mari, sont-elles prolifiques en la matière ?

L’expérience de Milgram montre ainsi que l’obéissance à l’autorité peut pousser des individus à commettre des actes moralement répréhensibles, un constat ayant des implications majeures en psychologie, en sociologie et en éthique. Bonne lecture !