ceci n’est pas un carnet ethnographique
Ceci estun « journal », et pas un »carnet », qui est l’usage en anthropologie, pour mener une ethnographie en immersion pour raconter un séjour au Panama …sur une île caribénne
L’immersion est avant tout un état d’esprit, et un positionnement, permis grâce à des outils méthodologiques, à mes sens mis au service de la rigueur, par exemple, pour … avancer, prudemment et avec humilité, au max !
Bref, ceci n’est pas un carnet ethnographique car le carnet est chose privée. L’ethnologue peut être mené à détenir des informations sensibles (vaste sujet aussi), mettre ses informateurs en danger (immersion dans un centre d’hébergement de femmes battues, par exemple). Mon carnet contient surtout les informations pragmatiques, des adresses, des contacts, des lieux, des idées …
Recherche en bref : La prolifération des déchets sur les plages de l’île de Colón (Panama), aussi liée au tourisme de masse, provoque des frictions entre Communautés humaines aux visions du monde (et de ce qu’on appelle « déchet ») bien différentes, mais aussi des solidarités pour se protéger de la montée des eaux et autres bouleversements climatiques assez chaotiques. L’intégration des diverses cosmovisions dans la gestion des déchets sur l’île de Colón est essentielle pour adopter et développer des pratiques durables et adaptées donc comprises, sensées, sans essentialiser les communautés de l’île. Ce champ est investigué en collaboration avec les usagers de la plage et de l’île, -les habitants en priorité-, les basurheroes, les scientifiques et les pouvoirs publics. En réalité, depuis 2024, des habitants ont des demandes précises comme « commencer par les déchets »
San-José (Costa-Rica) => David (Panama) => Bocas del Toro
Frontière Costa-Rica => Panama (en bus)

Imprévu, mais déjà vu : district de Bocas del Toro, de David à Chiriqui : Grève et barrages
Pourquoi ces grèves et contestations sociales à Bocas ?
Le 14 mai, et l’atmosphère était amicale et déterminée. Les personnes, -activistes, locaux, touristes, travailleurs, se sentaient en sécurité. C’est don tranquillement que nous franchissons les barrages…

Cette grève, qui conteste une réforme des retraites approuvée par le Congrès, est suivie par les employés de la filiale panaméenne de l’entreprise états-unienne Chiquita Brands. La firme bananière emploie directement 7000 salariés. L’entreprise menace de licencier les quelque 4 500 salariés grévistes s’ils ne reprennent pas le travail. La grève et les occupations de sites et coupures de route a affecté particulièrement la région de Bocas del Toro qui vit des plantations de bananes et du tourisme, paralysant de nombreuses activités, rapporte l’AFP. Source :https://www.rfi.fr/fr/en-bref/20250520-panama-un-juge-déclare-illégale-une-grève-observée-depuis-trois-semaines-par-des-milliers-de-salariés-de-l-entreprise-bananière-us-chiquitaContra la minera, Octubre, diciembre 2023
Tandis que nous approchons de Chiriqui Grande, moins empêchée que la route vers Altamirante, et que donc nous allons quitter les barrages et arriver à bon port, une longue file de camions quittant l’île, sans doute débarquant de la barge (« Mercedes », c’est le nom de la barge) qui relie Colon au continent, invite à penser le blocus qui commence.
Ci-dessus, annonce du 20 mai 2025, reproduit sur la page fb du quotidien « Breeze »
Cependant, la fermeture des routes par les protestataires engendrera une nouvelle fois la pénurie à cause de la diminution des approvisionnements en gaz, essence, touristes, e. a. à Bocas, la ville de l’île de Colon. => la suite du chapitre « politique« ici en français et ici en espagnol.

Panama: un juge déclare illégale une grève observée depuis trois semaines par des milliers de salariés de l’entreprise bananière US Chiquita
ACTUALIDAD
Sector turístico de Bocas del Toro pide consensos, para recuperar la paz en la provincia
La Cámara exhortó a los actores involucrados a que se mantengan las mesas de diálogo con el gobierno.
Le secteur touristique de Bocas del Toro appelle à un consensus pour rétablir la paix dans la province. (…) La Chambre a exhorté les acteurs concernés à maintenir le dialogue avec le gouvernement.
Impacts du blocage sur le tourisme et l’approvisionnement
La Cámara de Turismo de Bocas del Toro alertó sobre el grave impacto que están causando los bloqueos en la provincia, y señaló que las acciones de protesta, lejos de beneficiar a la mayoría, están sometiendo a la población a condiciones inaceptables.
“Las constantes interrupciones y bloqueos, aunque impulsadas por un sector específico que defiende intereses puntuales, están afectando de manera desproporcionada a los más de 180,000 ciudadanos que habitamos esta provincia y que dependemos de la movilidad y de la actividad diaria para llevar sustento a los hogares”, advirtió el gremio turístico a través de un comunicado.
Dada la situación, la Cámara exhortó a los actores involucrados a que se mantengan las mesas de diálogo con el gobierno, a fin de concretar consensos reales que permitan recuperar la paz social.
“Pedimos al Ejecutivo que actúe con responsabilidad frente a las demandas planteadas, pero también que se garantice el respeto al derecho constitucional de libre movilidad, hoy violentado para más de 170,000 personas que se encuentran retenidas por los bloqueos”, indicó la Cámara de Turismo.
Además, mencionó que, en los últimos cinco años, Bocas del Toro enfrenta una crisis prolongada que ha deteriorado profundamente la calidad de vida de sus habitantes, y que el nuevo conflicto agrava la situación, por lo que propusieron el establecimiento de un puente marítimo, como se ha hecho en el pasado, para asegurar el abastecimiento de insumos.
ANUNCIANTES
Desde el pasado 23 de abril, el gremio magisterial del sector público se declaró en paro indefinido como medida para exigir que se derogue la Ley 462, que reforma la Caja de Seguro Social; poco después, se unió el Sindicato Único Nacional de Trabajadores de la Industria de la Construcción y Similares (Suntracs) y el gremio bananero.
Lors de la grève générale panaméenne de 2023, je me suis retrouvée sur la panaméricaine : une autoroute. Nous étions une foule sous le cagnard, les enfants pleuraient, et franchement, plus d’un’e pensaient à la syncope. J’ai vu des gens se coucher dans l’ombre rare d’un arbre, et évidemment, les gens se partageaient l’eau, les fruits. Mais c’était pas vraiment une sinécure. Cette fois, comme je venais du Costa-Rica, j’ai pu prendre un premier bus local dès David, à quelques heures de la frontière, et faire les 2/3 du trajet sur des petites routes. Je pense que c’était le 1er jour de la grève car des barrages étaient encore en construction et surtout, l’atmosphère était très allègre. De barrage en barrage et de taxi en taxi, finalement, nous étions une dizaine du début (la ville de David) à nous retrouver, plic ploc, par petits groupes, nous reconnaissant, « du début », au point d’arrivée ; le bateau pour l’île de Colon.
Destination : Bocas, île de Colon, archipel de Bocas del Toro, Panama


Avertissement !! Ceci n’est pas un guide touristique ! Le sujet de cette recherche est le DéCHET. Les photographies et le contenu ne reflètent donc pas la BEAUTé magnifique de l’île CARIBéENNE, de l’archipel et du district de Bocas del Toro.
=> La recherche en bref et en jargon ici
=> La recherche en large et en jargon (anthropologue) ici
=> la recherche en langage civil ici
organisation organique des déchets
23 mai 2025 : vers l’état d’urgence ?
pour éviter des conséquences plus graves, que la fin de Chiquita ?
La comisión de alto nivel evaluará si es necesario decretar el Estado de Emergencia en Bocas del Toro, para evitar consecuencias mayores.

El presidente José Raúl Mulino estableció este viernes 23 de mayo una comisión de alto nivel que determinará las acciones para el manejo de la crisis y laboral en la provincia de Bocas del Toro.
« Chiquita va licencier tous les travailleurs (quotidiens) à partir du 23 mai
« Chiquita liquidará a todos los trabajadores diarios a partir del 23 de mayo »
BOCAS DEL TORO/Las empresas Chiquita Panamá e Ilara Holding anunciaron este jueves 22 de mayo que, tras el abandono injustificado de labores en las fincas en Bocas del Toro y centros de operación desde el pasado 28 de abril, se ha procedido con la terminación laboral de todos los trabajadores diarios, luego de que el Juzgado de Trabajo de la Quinta Sección de Changuinola declarara que la huelga del sector bananero era ilegal.
« Los trabajadores que se encuentren en esta situación deberán presentarse a partir del 23 de mayo en la Oficina de Empalme, en horario de 8:00 a.m. a 4:00 p.m., para hacer efectivo el retiro de su liquidación correspondiente, conforme a lo establecido por la ley. Todos los pagos serán hechos de manera individual, en cheques bancarios nominales, cumpliendo con lo que establece la normativa vigente y asegurando un proceso respetuoso y transparente para cada caso« , informó a través de un comunicado.
(…) les travailleurs qui se retrouvent dans cette situation devront se présenter à partir du 234 mai au Bureau de Empalme, entre 8H00 a. m. et 4H00 p.m., pour recevoir le montant de la liquidation correspondante, en accord avec la loi.
23 mai 2025 : Histoire de Chiquita et son impact sur Bocas del Toro :
- Infrastructures : La compagnie a construit des voies ferrées pour le transport des bananes, des ports comme celui d’Almirante pour l’exportation, ainsi que des villages et des logements pour les travailleurs.
- Économie :Chiquita a créé un important centre de commerce international, indépendant du reste du pays, et a mis en place une exploitation bananière massive.
- Relations avec l’État : Bien que la compagnie ait été un important acteur économique, ses relations avec l’État panaméen ont été compliquées, notamment en raison de la construction du canal de Panama et des politiques de l’époque.
- Influence sociale : Chiquita a exercé une influence considérable sur la région, jusqu’à être qualifiée de « gouvernement parallèle » dans certaines communautés.
- Changement au fil du temps : La dominance de Chiquita a été progressivement remise en question, notamment avec la montée en puissance d’autres entreprises comme Fyffes et la baisse de la part de marché de la compagnie.
- Problèmes sociaux : La compagnie a été confrontée à des mouvements sociaux et des manifestations liées à des revendications des travailleurs, ainsi qu’à des problèmes liés aux conditions de travail et à l’impact environnemental de ses activités.
Chiquita aujourd’hui :
Chiquita continue d’opérer dans la région de Bocas del Toro, mais son rôle a été transformé. La compagnie est désormais en concurrence avec d’autres acteurs du secteur et a été confrontée à des défis économiques et sociaux, notamment en raison des conflits sociaux et de la nécessité d’adapter ses pratiques à un contexte économique en évolution.
Mutation politique : » Chiquita » a marqué l’histoire de Bocas del Toro par son développement économique, son influence sociale et ses rapports complexes avec l’État panaméen.
Désengagement : 23 MAI 2025. La fin de « Chiquita » est une bombe : 130 ans de gestion sur Bocas qui s’achève. Une catastrophe ou une occasion ? Personne ne sait, tout se dit, mais c’est une bombe.
Multi-mutations
A chaque voyage, un autre paysage : 2023 – 2025
Vitesse V’
Au singulier, tant TOUTE l’île est concernée par cette mutation (matérielle, sociale, économique, environnementale, génétique, épigénétique, etc) => ou rétrécissement des espaces viables ?
Mutation sociale
Le lien social se rompt à force de tension de plus en plus fortes, à force de tirer sur la corde : des salaires misérables, mais une inflation rapide depuis le boum du tourisme de masse, auquel les locaux ont rarement pu accéder, sauf dans des « bullshits jobs » (Graber, ), emplois précaires, saisonniers (haute saison), journaliers, soumis à l’offre des nantis. Les ouvriers, les mineurs et les paysans ne sont pas écoutés, les promesses ne sont pas tenues, ou mal, comme nous l’explique Alebardo le 27 mai 2025.
Mutation environnementale
L’idée du rétrécissement : érosion des plages, diminution de la surface de la jungle, élargissement des routes en béton qui impacte les humaines (assez contents), des végétaux et animaux (accroissement des surfaces anthropogisées). => 2025. Le béton. lorsque le 27 mai, je retourne vers les barrages pour documenter ce mouvement social, le concept de mutation reprend son sens : une mutation métaphysique : un existant (en haut, le Somos Unos (hypothèse) « celui et ce qui est crée », dira Abelardo, ce jour-là, de ce 27 mai, pour expliquer le pourquoi de cette lutte, avec des barrages. Grâce à ces barrages, j’ai rencontré Bocas côté continent, que je n’avais que traversée.
Mutation sociale
Désengagement : La fin de Chiquita est une bombe : 130 ans de gestion sur Bocas qui s’achève. Une catastrophe ou une occasion ? En cette ère troublée où la Terre et donc l’archipel de Bocas del Toro, et donc Colon, et ses plages doivent absorber les chocs des dérèglements climatiques …
Une modernisation pour les habitants bocaneros bien vue et bien venue.
Le réseau routier :
- Augmentation de la mobilité (gain de temps), du lien entre Communautés ;
- Meilleur accès aux écoles de la ville, à la ville de Bocas (avec de meilleures perspectives d’emploi ?),… ;
- Meilleure sécurité routière : lumières, dos d’âne, piste cyclable, trottoir
Termes du titre : co-hybridation (cf. photographie du « numaticarbol »)
mutation du paysage
L’île devient autre chose (à long terme et probablement irréversible) : l’anthropologisation des espaces est (quasiment) achevée, puisque désormais, par exemple, 100% des bords de l’île sont anthropologisés et/ou sous contrôle humain. Le béton a pris beaucoup d’espaces, sur toute l’île, ainsi que le nouveau mobilier urbain (lampe, poubelles au centre ville-, en métal. Les rivages donnent à Colon un air de forteresse anti-érosion

C’est paradoxal puisque pour survivre, en qualité même factice d’île tropicale caribéenne paradisiaque, elle doit composer entre modernité pragmatique de style « global Decaux » et paysage typique local et localisé (archipel de Bocas del Toro, avec ses particularités attendues par le touriste : pauvreté, coûts bas et pirates, joie de vivre, plages de sable et cocotiers, couleurs vives versus béton et métal.
2025. La Ygriega
La Ygriega continue à s’urbaniser à une vitesse extraordinaire. Cette fois-ci, deux maisons ont poussé « derrière » le futur magasin, ce qui a réduit l’espace inhabité par les humains mais a aussi dégagé des arbres, et donc des espaces viables pour d’autres espèces de la jungle. A chaque séjour, je rencontrais un paresseux en face de l’hôpital, en 2023 et en 2024. Je crains qu’il a déménagé en 2025






- Urbanisation : « tourisme de plantation«
- Chiquita qui annonce qu’elle se délocalise le 23 mai 2025 (la situation est très incertaine) ;
- Modernisation (et extension) du réseau des routes ;
- l’Eau vue comme une pollution ;
- Béton partout ?
La plage
2023-2024 : Hypothèse A// Technique populaire informelle des buttes (de déchets végétaux) anti-érosion
Le séjour à Colon, à proximité de la plage « R » a pour objet de constater que l’hypothèse des “jardiniers des plages” créant des buttes avec des déchets végétaux pour absorber l’énergie des vagues et réduire, freiner l’érosion des plages, et restaurer le paysage pour les touristes par la même occasion. 2023-2025. De plus, j’observe que cette technique de butte est visible sur tout le bord de l’île. Les déchets que j’observe sont d’abord organiques (algues, végétaux terriens, …), j’observe …
le terrain ne comporte pas l’espace commercial mais la plage dans sa définition « commune » et donc ses deux micro-espaces « clefs » ; la plage de sable qui jouxte le rivage sur une dizaine de mètres à marée basse, et la plage sous l’eau sur une distance de 50/100 mètres.
La butte

Lors de ce quatrième voyage, un « œuf de Colomb », si j’ose dire, avait étendu le champ de la recherche sur les résiliences locales du Vivant pour lutter contre le dérèglement climatique anthropocène grâce aux déchets (végétaux) : l’agentivité de l’objet-déchet : au fond de la mer de la plage “R”, une buse en béton a recréé le seul biotope de cet espace de plage désertifié. Cette buse a-t-elle été abandonnée, oubliée, jetée par des ouvriers ? Ou s’est-elle échappée ? Glissant vers un autre terrain, et destin ? Car cet abandon au fond de l’eau (à une trentaine de mètres du rivage) a permis à une faune et une flore de s’abriter, et de transformer cette buse de béton en un espace de protection et de reconstituer un biotope où corail, algues et poissons peuvent grandir et s’abriter. En effet, le béton est un matériau de construction durable, offrant une efficacité énergétique, un cycle de vie long et des coûts de cycle de vie réduits. Pas si mal comme choix. Mais quel rapport avec « mes » buttes anti-érosion ? Le déchet évidemment. Ces tas d’algues ou de coquillages, ces arbres déracinés avalés par la mer qui flottent et s’échouent, sont des déchets, et en même temps, n’en sont pas. L’ambiguïté est manifeste.
Extension du domaine de la butte : 2025.

L’hypothèse de butte anti-corrosion est confirmée : la butte végétale sur la plage « R » est toujours entretenue (à droite de l’image), et s’est même « améliorée », comme vous pouvez le constater sur les photographies ci-dessous, avec une structure en béton, abritant un végétal (palmier).
Les buses de béton sont postérieures à octobre 2024. Elle « poursuivent » le « Travail » de la butte, sur le flanc habité par les humains, dans le but évident de stopper l’érosion, qui se produit en amont de la plage, sans doute à cause des écoulements de pluie qui créent des sortes de ruisseau qui fragmente le terrain.
Déchets organiques fermentescibles & Cadavres
Ce sont les résidus d’origine végétale ou animale qui peuvent être dégradés par les micro-organismes pour lesquels ils représentent une source d’alimentation. Ils incluent : les végétaux, les déchets putrescibles de la cuisine et ceux collectés auprès des cantines et restaurants d’entreprises, les papiers et cartons souillés sous certaines conditions.
Ces déchets sont utilisés pour la fabrication du compost., in https://www.actu-environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/dechet_organique.php4
2025 : Les hybrides
quand l’objet industriel revalorisé devient autre chose : ci-dessous, un pneu sous des racines de cocotiers. Très peu visible, semble amalgamé avec l’arbre

20 mai
Île (de Colon), laboratoire grandeur nature, expliqué par Smithsonian Institute :
Avec 20 millions d’années d’histoire géologique, des îles séparées du continent par l’élévation du niveau de la mer et une riche histoire anthropologique précolombienne et moderne, Bocas Del Toro est un laboratoire naturel pour étudier l’évolution, le changement climatique et l’impact humain dans les écosystèmes des Caraïbes.
Con 20 millones de años de historia geológica, islas separadas del continente por el aumento en el nivel del mar, y una rica historia antropológica precolombina y moderna, Bocas Del Toro es un laboratorio natural para estudiar la evolución, el cambio climático y el impacto humano en los ecosistemas caribeños.
In : https://stri.si.edu/es/visitenos/bocas-del-toro
Rencontre avec Plinio Gondola, coordinateur de la station de l’Institut Smithsonian.
L’endroit est magnifique, un gardien m’a montré un pont, et au moment de l’enjamber, un long et fin serpent gris noir scintillant a glissé devant moi, puis plongé dans l’eau. ça m’a fait plaizzzzz
Dans la station, des dizaines de chercheurs du monde entier travaillent sur les dérèglements et adaptations climatiques. Avec des grenouilles, des algues, des courants, des vents, des GPS -traceurs-, loupes et bottes,… Une foule d’alliés, et de témoins, mais aussi objet de regards et de soins, de questions. Comment s’adaptent-elles avec cette chaleur qui enfle ? Pourquoi se multiplient-elles, ces algues ?
La conversation est un cours magistral sur les écosystèmes de Colon. Don Plinio Gondola vous partage sa passion de Bocas et ses connaissances scientifiques locales et globales fines et pertinentes, et son optimisme, aussi. Les courants marins échangent chaud, froid, végétaux et animaux qui voguent, du golf du Mexique aux rivages de Bocas del Toro, ou sont parfois balayés, ou charriés, par action anthropocène/génique. Il s’agit de comprendre les causes, d’amortir les effets, voire de renverser le processus, comme c’est le cas pour le continent de déchets, à moyen terme, nous promet-on.
Source carte : « Atlas de Los Rcursos Marino – Costero de Bocas del Toro », ARAP, 2008
Sur le plan scientifique, une plage, maritime ou continentale, est un rivage en pente douce ou très douce correspondant à une étendue de sable, de gravier ou de galets qui se poursuit sous le niveau de l’eau.
Elle comprend aussi l’avant-plage (aussi appelée avant-côte et où l’on trouve les avant-dunes, appelées « dunes » par les vacanciers), qui fait partie de la zone infra-littorale. Le sens commun définit la plage, dans une acception moins étendue depuis le xixe siècle, comme une étendue de sable en bordure de mer ou d’océan, l’étendue d’un rivage marin, à la pente assez peu prononcée par rapport à l’horizontale, qui se poursuit longuement sous le niveau de l’eau. Cette formation littorale constitue l’écotone océan-continent. Sous l’influence du tourisme balnéaire, la définition s’est en effet restreinte à une étendue dont on a fixé les limites, aménagée pour concentrer les baigneurs qui indique uniquement les étendues de sable les plus aménagées pour les bains de mer, les loisirs et la restauration. Notre « espace d’observation », “R” (cf. infra), entre en tous points dans cette définition (wikipedia).
Plage de Bocas, -au niveau du cimetière, nous avons quitté le centre ville-.



En quoi le déchet affecte tout spécialement la plage et pourquoi le Vivant de ce monde biotopique subit “en première ligne” le dérèglement anthropocène ?
« Cette morphologie de la berge ou du rivage par rapport au plan d’eau, à la rivière ou à la mer favorise l’échouage des embarcations ou des navires, comme l’atterrissement des corps et matériaux transportés par les flots ou poussés par les courants. » wiki.
Le monde produit plus de 300 millions de tonnes de plastique chaque année. La majorité n’est jamais recyclée et reste sur notre planète.
80% des déchets en effet se déversent dans les océans.
“Prédire la dérive et la dispersion des polluants marins comme les hydrocarbures et les plastiques, ainsi que des organismes vivants comme le phytoplancton ou les larves de poissons, est essentiel pour la gestion durable des zones côtières dans un contexte de préservation des écosystèmes marins.
En 2015, il a été estimé qu’entre 4,8 et 12,7 millions de tonnes de déchets terrestres finissent leur course dans les océans chaque année, chiffres voués à augmenter. À grande échelle, les phénomènes de transport et d’accumulation des déchets marins flottants sont plus ou moins connus, comme l’accumulation de déchets dans le 7ᵉ continent dans le nord de l’océan pacifique, par exemple. Cependant, à des échelles plus fines, inférieures à 10 kilomètres, la présence de nombreux tourbillons, zones de convergence, où les courants marins se rejoignent, et de divergence, où les courants marins se séparent, à la surface des océans complique la compréhension de la dérive des matières flottantes. Dans le golfe de Gascogne, et dans les mers semi-fermées en général (corps d’eau partiellement entouré par des terres, mais qui est connecté à l’océan comme la Méditerranée ou la mer Baltique), des structures de convergence des courants accumulant des déchets marins sont fréquemment observées, même à l’œil nu. Une étude menée par Irene Ruiz, chercheuse à l’AZTI a mis en évidence le fait que ces structures présentent généralement une longueur d’environ 1 kilomètre et accumulent en moyenne 78 kilogrammes de déchets marins flottants.”, in https://theconversation.com/une-nouvelle-methode-pour-localiser-les-dechets-en-mer-223896
Pour connaître l’état des vagues, et la qualité de l’eau de mer (quantité d’algues), la température, etc, site pour les surfeurs (pratique pour les chercheuses) : https://es.surf-forecast.com/breaks/Bluff/forecasts/latest/six_day
les algues
Depuis 16 jours (15 mai / 31 mai), la mer ne me permet pas de photographier la buse et la faune et la flore, et la désertification. Les algues rendent l’eau verdâtres et opaques, on y voit pas à plus de 50 cm, sur la plage R en tout cas. Il existe un site internet (https://es.surf-forecast.com/breaks/Bluff/forecasts/latest/six_day) qui permet de se rendre compte de l’ampleur du phénomène. Nous stagnons autour du « 1 ».

La prolifération des algues est une priorité sanitaire -parfois urticantes-, environnementale, économique (tourisme), culturelle, sociale, … La mer est moins fréquentable, or nous sommes sur une île. Mais, comme c’est l’évidence dans les mers de notre Terre, et sur les côtes des continents, les algues prolifèrent.

Les îles d’algues flottantes fournissent depuis longtemps un abri pour de nombreuses espèces telles que les tortues, les crabes, les anguilles ou encore certains poissons. Mais lorsqu’elles deviennent trop abondantes, elles peuvent devenir un vrai problème pour les écosystèmes marins. Les amas peuvent se changer en piège pour certaines espèces et asphyxier les coraux et la végétation sous-marine au niveau des côtes. Lorsqu’elles s’échouent sur les plages, les sargasses forment d’épais tapis bruns qui, en se décomposant, émettent une odeur pestilentielle, liée notamment à l’émission de sulfure d’hydrogène. En plus du problème écologique, les sargasses posent ainsi également des problèmes sanitaire et économique, qui affectent directement le tourisme sur les côtes du Mexique et des Caraïbes., in https://www.geo.fr/environnement/lorigine-des-invasions-dalgues-sargasses-sur-les-plages-des-caraibes-enfin-elucidee-196894
17 mai -1er juin -…



La plage R
Quand certains matins, la plage est envahie de déchets d’algues, de déchets végétaux (troncs ou feuilles, …), de coquillages brisés. La mer « en face » est dont aussi fréquentée au quotidien par ces touristes. Le fond marin, sur les quelque cent mètres en face de la plage, ressemble à un désert. La force des vagues grignote la plage et attaque les arbres (cocotiers, palmiers et amandier), l’eau de mer gagne du terrain sur l’espace de plage touristique.
Les buttes de la plage R
Pour restaurer le paysage, et anticiper l’érosion, les jardiniers ont pris une série de mesure, certaines pour le long terme comme la plantation de jeunes palmiers en lisière de la plage, parfois plantés dans un pneu usager voiture, ou la fabrication par des dépôts organisés de végétaux en buttes permanentes à la limite de la plage.
La technique des jardiniers des plages de déposer des déchets organiques, -algues, feuilles de palmiers et résidus de défrichage-, en bordures des plages pour adoucir la force d’impact des vagues ou la dévier est assez commune (cf. photographies). Cette résilience est micro-locale et ingénieuse : les buttes sont orientées pour adoucir l’impact des vagues grâce à la connaissance fine, intergénérationnelle et unique de leur environnement. L’érosion est très forte à la limite gauche de cet espace-plage, et préservé mais privatisé à sa limite à droite.
« ce qui est corrompu »Basure
Colon, vision large
2023. 2024. Nous sommes sur l’île panaméenne de Colon, archipel de Bocas del Toro, en mer caribéenne. D’une superficie de 61 km2, plus ou moins 14km de long et 7 km de large. Depuis plus deux ans, de grands travaux pour remplacer toutes les routes de l’île engendrent de grands désagréments pour la population humaine et surtout non humaines. En 2023, la route était deux fois plus étroite, peu éclairée, et beaucoup plus sécure pour les animaux, et sans doute beaucoup moins pour les humains. Sur un groupe public Facebook, à la vue des photos d’un singe électrocuté, suspendu, mort, au fil électrique, le public accuse la route, sensée exister pour les aider à vivre mieux. Entre octobre 2023 et octobre 2024, trois nouveaux bâtiments sont visibles : une habitation familiale et un restaurant achevés, et un super marché en construction. Selon Juan, 34 ans, « Il y a vingt ans, ici, c’était la jungle. »
le sable
Chaque année, on estime qu’entre 27 et 40 milliards de tonnes de sable sont extraites sur la planète. (…) l’extraction du sable :
rend les terres agricoles inexploitables de par leur salinité. En effet, l’érosion des côtes permet l’infiltration de l’eau de mer via les estuaires.
engendre la disparition progressive des plages – entre 75 et 90 % des plages du monde reculent. Cette érosion du littoral est causée par l’extraction du sable marin effectuée par des bateaux et des appareils sous-marins. Ces derniers traînent et aspirent le sable créant ainsi des trous dans le fond marin qui sont ensuite naturellement comblés par le sable provenant des plages ;
détériore la faune et la flore, puisque l’aspiration du sable implique également celui des organismes vivants des fonds marins. Or, ces espèces constituent la base de la chaîne alimentaire marine, mais également le bout de la chaîne privant ainsi des milliers de familles de pêcheurs ;
compromet la protection des côtes, puisque les plages sont un rempart naturel contre certains événements météorologiques – à l’image des tempêtes ;
Les poissons
Pesca en Bocas del Toro. Las abundantes aguas de Bocas del Toro albergan una increíble diversidad de especies de peces, lo que lo convierte en uno de los principales destinos para la pesca deportiva durante todo el año en el Caribe. Tanto los visitantes como los locales disfrutan de emocionantes oportunidades de pesca, con especies como atún aleta amarilla, pargo y mero esperando ser capturadas. Ya seas un pescador experimentado o principiante, Bocas del Toro te ofrece una experiencia de pesca deportiva inolvidable en un impresionante entorno tropical.
in https://bocasdiversparadise.com/es/2022/06/10/pesca-en-bocas-del-toro/
Dans la colonne d’eau, le domaine démersal se situe plus ou moins au milieu, en dessous du domaine pélagique mais au-dessus du domaine strictement benthique. Dans la zone démersale, on trouve de nombreuses pêchées commercialement comme la morue, le merlu, la dorade, le merlan. Juste en dessous, dans la zone bentho-démersale (qui regroupe la partie aquatique juste au-dessus du benthos), on trouve des poissons inféodés au substrat comme le congre. Certains céphalopodes(calmar) sont démersaux.
Les coraux
“Le blanchissement des coraux est du à l’expulsion des algues symbiotiques qui vivent dans leurs tissus, laissant apparaître le squelette calcaire blanc.
Ce stress est provoqué soit par des bactéries ou virus (les coraux sont alors malades) soit par des polluants, soit par la montée en température de l’eau de mer.
C’est ce dernier point qui inquiète les spécialistes du climat. Selon le rapport spécial « L’océan et la cryosphère face au changement climatique » publié par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), en septembre 2019, l’océan a absorbé plus de 90 % de la chaleur accumulée dans l’atmosphère par l’effet de serre depuis la révolution industrielle !
Les vagues de chaleur marines (comparables à nos canicules terrestres) risquent de devenir 20 fois plus fréquentes même si on maintient l’augmentation de la température atmosphérique à 2°C.
Ces vagues de chaleurs sont néfastes pour les récifs coralliens dont 90% seraient amenés à disparaître.”, in https://www.oceano.org/les-pages-thematiques/corail/
https://www.google.com/search?client=safari&rls=en&q=staghorn+coral&ie=UTF-8&oe=UTF-8
https://thebocasbreeze.com/environment/anchors-destroying-coral-reefs/
Les crustacés, coquillages, crabes, … (déchets conchylicoles)
Parfois, nous allons nous promener sur la plage dans l’après-midi, quand nous avons attendu le client en vain la matinée. Grève sur la grève. Hum. Les coquillages par milliers, avec ces cadavres de coraux et de bouteilles, certains jour, ça fend le cœur. Ce qui se dit ici, c’est que ça arrive quand un certain hôtel, sans que je puisse le décrire plus si je veux l’anonymat, déverse des produits toxiques dans la baie. Ramasser des coquillages consolent. Les retirer de cette marée de déchets organiques arrachés à mer et cadavres en putréfaction que l’on veut voir disparaître, comme ces algues sur les plages que l’on épie au matin, pour savoir si on ira se baigner, ou pas. 2024
Les caïmans
Je n’en ai jamais vu, mais un voisin avait photographié sur la plage « R », en septembre 2023, un caïman, qui s’était perdu, via le réservoir d’eau en amont sans doute, avait rejoint la mer via l’estuaire.
Les humains
Les humainsPréambule : Art du masque au Nicaragua, ParadeAu Nicaragua, ma première patrie, il est un masque blanc qui est un objet littéraire de résistance politique au Nicaragua. Il provient de la première oeuvre connue nicaraguayenne, satyrique et anticoloniale (masquée), et de révolte en révolte est devenu un puissant symbole de décolonisation.
Comme objet de protection pour protéger l’anonymat du révolté subalterne, pour produire un discours (absence de peur et moquerie de l’oppresseur contenus dans la pièce de théâtre) et comme fabrique de familialité patriotique.
Le temps, les siècles passent, mais la structure capitalistique demeure. Et la satyre sans doute aussi. Comment s’exprime-t-elle dans un territoire où la transformation rapide et multifactorielle (environnement, social, économie, culture, …) est visible au quotidien ? Annonce « pire » ? se répète dans son « noyau dur » ; la colonialité, est-ce ce déchet colonial ? Et l’île deviendrait déchet, à terme, si elle continuait à se détruire pour le tourisme, en plus d’être grignotée par l’anthropocène ?
Tourisme de masse. Comme le déchet peut-il permettre de dévoiler les conflits cachés par l’exigence de la cohabitation opportuniste (au sen biologique) ? Comment le déchet peut-il devenir un outil pour exprimer son mode de vie ? de pensée ? de recyclage ? et de définition du déchet ? de la pollution ?
Si j’observe, aux quatre coins, des modus operandi récurrents, systématique chez les habitants des marges, puis-je décrire un système organique organisé, résilient et résistant, en métamorphose décoloniale, en résurgence, comme l’exprime avec pertinence Donna Harraway ?
Les singes
2023. Dans le camping « La Ygriega ». Les singes hurleurs sont très impressionnants. Ils me font un peu peur, sont très bruyants. En 2025, ils se sont sans doute éloignés car je ne les entends plus beaucoup. En deux ans la surface habituée par les humains s’est agrandie, a parcellisé l’espace et a rompu la continuité jungle => mer : beaucoup d’arbres ont été coupés, j’imagine qu’ils ne peuvent plus se déplacer et qu’ils se sont retirés vers la jungle ?
Les insectes : ce que j’ai vu
cafards, moustiques,
Les cours d’eau, l’eau
« Les plages s’orientent perpendiculairement à la houle dominante. »
Pourquoi ?spécificité du déchet : qualité heuristique
Des éditions précédentes (doctorales de rudologie, Strasbourg, ndlr), on peut notamment retenir que le déchet bouscule les catégories ontologiques de l’analyse, invitant à se pencher sur les processus plus que sut l’objet, la circulation plus que le statut (Guien, 2024). Cette spécificité du déchet est particulièrement heuristique (« l’art d’inventer, de faire des découvertes » en résolvant des problèmes à partir de connaissances incomplètes, ndlr), parfois déconcertante, mais très stimulante et originale. Ces singularités viennent aussi du fait que le déchet soit un objet socialement situé, associant le ou la « chercheur.se », (et les « acteurs » de terrain, les travailleurs, dont les « recycleurs » (« basurero », le « poubellier » (traduction littérale de l’espagnol, mais qui rend bien cette association de l’individu proche du déchet au déchet, ndlr) au stigmate du rebut (Montsaingeon, 2017). => le « déchet humain ».
Soutenir et s’engager dans un projet offert (et priorisé) pour lutter contre un dérèglement climatique précis (le fond de bord de mer) en parallèle de la recherche sur les résiliences locales (buttes) ? => métamorphose la méthode => touche aux limites de l’anthropologie, pose la question de sa survie ? Qui « fait » le terrain // Qui « découvre » ?
Aquarium
Le fond marin est désertique, pas de coraux, peu de poissons, quelques crabes, …
- Deux déchets dans la mer rassemble l’essentiel de la vie sous-marine de survivre. Une buse en béton sert d’abris pour les poissons, et d’accroches pour les coraux. Une vie sous-marine animale et végétale s’est visiblement reconstituée grâce à la buse. Sans doute aussi parce qu’elle offre un refuge plus frais.
Récit imaginé mais probable d’un déchet activement écologique, activiste écologique par hasard et opportunisme. Agentivité de la buse.
- Ce déchet de mer allié de la vie sous-marine crée un intérêt chez les locaux à qui j’en parle et offre une idée à mon voisin : un aquarium géant en mer avec les carcasses de véhicules qui trainent sur l’île (en ville notamment).
=> On imagine des carcasses de véhicules nettoyées pour les immerger dans la mer en face des propriétés des expatriés : décor d’aquarium géant pour aider les coraux et la vie sous-marine à se reconstituer. Proposer aux riches propriétaire de lutter concrètement contre la désertification des fonds de mer. Obligation de travailler avec les pouvoirs publics, déjà ça se complique. De même que mon rôle dans cette histoire …
- Un ami afro-caribéen (corroborant par ailleurs mes propres investigations) me confirme les résultats de l’étude de Croteau (ibid) sur l’impact des conflits ethniques sur la gestion des déchets : une initiative de gestion initiée par des expatriés n’est et ne sera pas soutenue par les locaux.
Premier séjour (octobre/novembre 2023 : pour lutter contre l’appropriation par les touristes et résidents occidentaux des plages de l’île, des habitants locaux semblent marquer le territoire avec des déchets, alimentaires essentiellement. C’est une hypothèse (basse) mais comment l’étayer ?
Projet local : Matériaux de récupération soigneusement sélectionnés pour restaurer des squelettes de coraux et offrir aux poissons et autres animaux sous-marins un espace de vie à l’abri de la chaleur augmentée
Quel est le rôle de l’anthropologue dans ce cas de figure ? Le chercheur est avec les locaux et participe avec ses connaissances/savoirs/opportunités à la fabrication du projet.
Partir du projet local pour étudier le rapport aux déchets sur l’île de Colon offre une ouverture sur le rapport de l’habitant local aux déchets. En supposant que la conception du déchet pour le touriste résidentiel immigré est « occidental », de sa culture (davantage étudié aussi donc, puisque phénomène plus global, consensuel (recyclage versus ).
S’il est attesté que le projet importé ne fonctionne pas, pourquoi pas observer la fabrication d’un projet local mis en œuvre par des habitants locaux ?
Jungle
Outre la destruction de la jungle au pire, sa parcellisation au mieux, (…) le secteur du BTP est le plus gourmand en consommation de sable, puisque pas moins de 70 % des constructions BTP du monde entier sont construites à l’aide de cette ressource. Pour le quartier d’Y., avec son nouvel hopital ( 3 000 tonnes), ses deux nouvelles maisons (200 tonnes de granulats pour bâtir une maison individuelle de taille moyenne), son futur supermarché, sa nouvelle route (30 000 tonnes pour un kilomètre d’asphalte des routes)…
La parcellisation en cours sur l’entièreté de l’île, renforcée par le nouveau réseau routier en passe d’achèvement. D’après le témoignage de mon voisin Juan, le découpage et le défrichage dans le quartier « La Ygriega », mais aussi la « désertification » de la faune et flore, dans la jungle à cause de l’urbanisation, sur les plages à cause de la montée des eaux et la dégradation des rivages, des fonds marins,… est visible année après année. Le tourisme ronge l’île et provoque, bien évidemment par voie de conséquence, des conflits entre habitants, Locaux et Touristes résidentiels, surtout.
Ces conflits d’exploitation, territoriaux, ethniques, … sont exacerbés par un tourisme de masse, justement nommé « tourisme bananier » (Champy 2014), qui est la première source de revenus pour la majorité des habitants de l’île. De cette activité « globale » dépend la survie économique de l’île actuelle et future. Un paradoxe évident. Les espaces de divertissement festifs ou sportifs, de détente, les plages et ses trésors naturels (sables fins mangroves, tortues, étoiles de mer, …), pour tous les budgets, de 5 à 500 dollars la nuit, et aussi, donc, toutes les envies. Ils sont 150.000 par an à atterrir sur l’île de Colon, pour une semaine en général, ou par mer depuis les petits ports d’Alicante ou . Le tout-au-tourisme, qui repose sur la nature de l’île au service du visiteur de passage, maltraite cette nature gagne-pain.
Ma première rencontre dans la jungle, -ainsi nommée par les habitants, est un choc : des fils barbelés la cloisonnent, la « civilisation » est toujours proche : bruit de la route, troupeau de vaches, espaces mis à nu, défrichés, mis en vente, privatisé. La fin de notre balade se termine par une négociation pour franchir la porte d’entrée avec un propriétaire espagnol qui vend des dizaines de parcelles et qui a cloisonné l’ensemble de sa propriété, et qui s’y promène, en Jeep. D’évidence, le sol, la plage, la mer, n’appartiennent plus à l’habitant local, indigène. Une trace tangible et violente, l’expulsion d’une famille malgré de fortes suspicions de corruption de la part des pouvoirs publics… La relocalisation au centre de la jungle en maisons préfabriquées de la population Kuni.
Objets sujets d’agentivité ?
L’agentivité en anthropologie
Agentivité d’un objet inanimé
Selon Bandura (2009, page ), « être un agent signifie faire en sorte que les choses arrivent par son action propre et de manière intentionnelle ». Si l’agentivité des Humains et des Non Humains n’est plus à démontrer (plus références),
A partir de l’exemple du conduit en béton glissé dans les flots, à une cinquantaine de mètres de la plage « « Peepa Beach » (qui nomme encore aujourd’hui si ce n’est le colon ? Local vis-à-vis de la jungle et de la plage ou Touriste Résident qui exploite la plage avec sa gargotte ?
Quelques observations
Qui habite l’île parmi la communauté des Vivants?
Communautés des Humains
Communautés des Espèces : locales, immigrées, invasives, en voie de disparition
Qui habite l’île parmi la communauté des Morts ? L’aborigène décapité, le pirate enterré et déterré, le colon espagnol, … Les espèces disparues (les fossiles dans la grotte)
PIRATE
Les flying pirates, les pirates volant
Il doit être clair que l’existence même des pirates était conditionnée par ce rejet de l’autorité, de la hiérarchie et de tout pouvoir liberticide, surtout celui émanant des empires d’avec lesquels ils avaient fait sécession. Ce sont les historiens américains (Linebaugh et Rediker, 2008) qui depuis quelques décennies ont commencé à nous révéler ces finesses politiques [1]. Graeber suit explicitement leur voie, contribuant à laver la figure du pirate des clichés faisant de lui un voyou sans foi ni loi. Tout au contraire, ayant fondé sa vie et sa nouvelle communauté sur la négation du pouvoir oppresseur incarné par les officiers tortionnaires de la marine militaire ou marchande, le pirate peut être vu ici comme l’architecte d’un « monde inversé » (Rediker 2017a : 42). Ce monde, même s’il est fait de chair lacérée et de mort, n’est pas sans valeurs et sans idéaux. Il est une tentative hautement consciente de construire un modèle de vie commune qui se situe à l’opposé de tout ce qu’il y a d’odieux chez les empires terrestres, dont le plancher des navires impériaux est l’extension océanique. Les valeurs de liberté et d’égalité défendues par les pirates sont des émanations directes de ce renversement et c’est sur la base de ces valeurs que Graeber chercha à détecter les traces du déploiement d’une autre Libertalia, in http://editionslibertalia.com/blog/les-pirates-des-lumieres-lectures-anthropologiques
TOURISTE
Le confort du touriste prime donc, comme celui de circuler sur l’île sur des routes goudronnées partout, en taxi, en moto, en vélo ou à pied, à la pirate. Le touriste, est, selon les périodes, panaméen, latino-américain, ou « Gringo » (Occidental ; européen, américain, australien, anglais, Israélien,…), ou « Blanc », versus non Blancs, le reste du monde. Il est de deux types : en court séjour ou « en résidence », habitants, immigré, pensionné, ou dans le secteur touristique (hotelier, restaurateur, etc)/
Non Humains
Le déchet
- Objets sujets d’agentivité ?
- L’agentivité en anthropologie
- Agentivité d’un objet inanimé
Un cadre de réflexion pour la conception des objets
Agentivité du déchet organique => sur terre
Effet attendu : ralentir (//Stengers), adoucir les flots pour ralentir l’érosion des plages + observation sur un temps long
- Agentivité du déchet industriel => sous la mer, invisible // Nausicaa
- Intention des sujets : inconnue
- Intention des végétaux et animaux sous-marins : espace d’habitats
- Effet attendu : survie
- État de la valeur : légitime
- Rôle du sujet :
- Conséquences : interaction inter-inter-espèces .
Description, partie B
Le tube de béton abrite plusieurs espèces de poisson
Le déchet possède une attractivité sur le poisson (la fraîcheur) et sans doute retient le corail et les végétaux
2025 : Le vivant sous-marin recrée un biotope grâce au déchet glissé dans l’eau par des humains.=> Mais quel biotope ? => rencontre avec Till Aleman, Biologiste à Bocas
Espaces
https://fr.wikihow.com/protéger-les-récifs-de-corail
15 mai
J’ai rencontré en route un ingénieur brésilien très intéressant, travaillant dans le pétrole, qui me disait qu’une bonne blague pour l’instant au pays était de dire que le Brasil était en train de coloniser le Portugal (effet inattendu de l’immigration). Musique, plats, desserts, … Les portugais vivent au rythme du Brésil, me dit-il. Sans doute sa manière de raconter, j’ai beaucoup ri. ça me console de la nouvelle de la reprise de la grève.
15 mai. Nous étions 6 blancs, je pense une couple d’anglais « touriste résident », et trois jeunes filles (4 , moi comprise) et toustes pour la grève. Les panaméens, clairement aussi. L’avantage des mouvements sociaux, c’est les dialogues qu’elle enfante. La naturaleza, et … (je disais pas vraiment « hop »). Je crois avoir décelé « la maladie des enfants », et juste de l’écrire j’ai envie de pleurer. Des retards mentaux, des malformations, … Lors de la première grève, j’avais clairement pu comprendre que la santé des enfants étaient, avec l’eau la motivation principale de la lutte pour les « gens d’ici », des indiens Ngobé qui ne me comprenaient pas très bien, et parfois même ne parlent pas espagnol. Ces personnes ont déjà gagné, tant elles ont perdu. Assurément, les communautés du district de Bocas Del Toro qui vivent sur le continent ne cèderont pas. Et de toute façon, j’entends peu de panaméens qui ne traitent le président de voleur et Trump de fou. Faut pas que je m’éparpille, mais je crois que je vais « perdre » quelques jours à retourner sur les barrages les écouter et faire des photographies. C’est à deux heures seulement.
16 mai
16 mai. La butte est toujours là, plus massive, fabriquer pour durer. C’est très intéressant, et rend ce voyage déjà utile. Je vais très bientôt faire le tour de l’île pour observer les autres buttes de bords de plage, si je peux parler d’un système organisé. Là intervient un autre ami, aussi artisan, mais aussi campecino, paysan, celui qui m’avait cuisiné sur mes motivations et poussé à me rendre utile. La même demande m’avait été faite par la directrice d’archéologie en m’invitant à me recentrer sur le déchet.
Rétrécissement octobre 2024
Les plages doivent être accessibles, les touristes libres de parcourir l’île, d’où la réfaction des routes, désormais deux fois plus large, avec un espace pour les usagers humains pédestres, et un autre pour les cyclistes. Le long de cette route, à Ygriega, au carrefour en direction de « Bocas del Drago », en 2024, la parcelle de jungle a disparu, remplacée par des fondations en béton pour accueillir une grande surface. Durant trois semaines sur l’île de Colon, les animaux sauvages que j’ai rencontré sur l’île, à l’exception de deux paresseux, étaient morts écrasés sur la nouvelle route. Des crabes se perdent en ville, où sur les dance floor des touristes. Les espaces de vie/survie ne permettent plus aux non humains de se protéger des activités humaines. Ces espaces sauvages rétrécissant, ils sont aussi davantage convoités pour les activités touristiques et de fortes crispations, voire conflits avec usage de sorcellerie, peuvent advenir pour la possession de l’espace.
La matérialité de l’objet « déchet » ; cet animal qui devient cadavre victime de l’anthropocène, puis déchet triste, et peut-être collier ou bracelet, pipe, décor miniature, pendentif, … Et encore … Pour qui ? Ces milliers de coquillages, l’enfant s’en réjouit, l’artisan opère une transmutation, et les autorités communales s’en débarrassent, en ratissant la plage avec de gros engins
15 mai
C’est donc mon 5e voyage … Et pour la première fois, une certaine demande est redondante : « paye-moi » maintenant. Mon voisin, une dame dans le taxi, un taximan. En deux jours. Pourquoi ce stress ? Peut-être parce que la dernière fois, lors de la grève générale qui a duré un mois, les prix des denrées ont fortement augmentés, et certains n’étaient plus disponibles, comme le lait, les oeufs, le gaz, … Mais ce stress, c’est un ressenti.
Les travaux au centre-ville sont toujours aussi envahissants, comme l’eau stagnante et souvent débordante, et très très odorante. « El mar Poo poo » et les bruits dans la rue principale et les ports d’échappement sont les trois pollutions principales (en journée), provisoires. Il se dit que la fin des travaux, c’est pour bientôt, mais y’en a encore assurément pour quelques mois encore. Du côté déchet, dans la rue principale, il est quasiment exclusivement alimentaire.
18 mai
Scott : ingénieur, américain, fort accent texan, époux de Mona (Mona et Scott, c’est comme Bonnie and Clyde, Mickey et Mouse, Popeye et ses épinards. Habitent sur l’île Carinero depuis une dizaine d’années : ont vécu la pandémie, le blocus.

















































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