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  • « Journal de Terrain »

    ceci n’est pas un carnet ethnographique

    Ceci estun « journal », et pas un »carnet », qui est l’usage en anthropologie, pour mener une ethnographie en immersion pour raconter un séjour au Panama …sur une île caribénne

    L’immersion est avant tout un état d’esprit, et un positionnement, permis grâce à des outils méthodologiques, à mes sens mis au service de la rigueur, par exemple, pour … avancer, prudemment et avec humilité, au max !

    Bref, ceci n’est pas un carnet ethnographique car le carnet est chose privée. L’ethnologue peut être mené à détenir des informations sensibles (vaste sujet aussi), mettre ses informateurs en danger (immersion dans un centre d’hébergement de femmes battues, par exemple). Mon carnet contient surtout les informations pragmatiques, des adresses, des contacts, des lieux, des idées …

    San-José (Costa-Rica) => David (Panama) => Bocas del Toro

    Pourquoi ces grèves et contestations sociales à Bocas ?

    Le 14 mai, et l’atmosphère était amicale et déterminée. Les personnes, -activistes, locaux, touristes, travailleurs, se sentaient en sécurité. C’est don tranquillement que nous franchissons les barrages…

    le « taxi » derrière le barrage, qui nous conduit au barrage suivant, et ainsi de suite

    Cette grève, qui conteste une réforme des retraites approuvée par le Congrès, est suivie par les employés de la filiale panaméenne de l’entreprise états-unienne Chiquita Brands. La firme bananière emploie directement 7000 salariés. L’entreprise menace de licencier les quelque 4 500 salariés grévistes s’ils ne reprennent pas le travail. La grève et les occupations de sites et coupures de route a affecté particulièrement la région de Bocas del Toro qui vit des plantations de bananes et du tourisme, paralysant de nombreuses activités, rapporte l’AFP. Source :https://www.rfi.fr/fr/en-bref/20250520-panama-un-juge-déclare-illégale-une-grève-observée-depuis-trois-semaines-par-des-milliers-de-salariés-de-l-entreprise-bananière-us-chiquitaContra la minera, Octubre, diciembre 2023

    Tandis que nous approchons de Chiriqui Grande, moins empêchée que la route vers Altamirante, et que donc nous allons quitter les barrages et arriver à bon port, une longue file de camions quittant l’île, sans doute débarquant de la barge (« Mercedes », c’est le nom de la barge) qui relie Colon au continent, invite à penser le blocus qui commence.

    Ci-dessus, annonce du 20 mai 2025, reproduit sur la page fb du quotidien « Breeze »

    Cependant, la fermeture des routes par les protestataires engendrera une nouvelle fois la pénurie à cause de la diminution des approvisionnements en gaz, essence, touristes, e. a. à Bocas, la ville de l’île de Colon. => la suite du chapitre « politique«  ici en français et ici en espagnol.

    Ci-dessus, annonce du 20 mai 2025, reproduit sur la page fb du quotidien « Breeze »

    ACTUALIDAD
    Sector turístico de Bocas del Toro pide consensos, para recuperar la paz en la provincia
    La Cámara exhortó a los actores involucrados a que se mantengan las mesas de diálogo con el gobierno.

    Impacts du blocage sur le tourisme et l’approvisionnement

    La Cámara de Turismo de Bocas del Toro alertó sobre el grave impacto que están causando los bloqueos en la provincia, y señaló que las acciones de protesta, lejos de beneficiar a la mayoría, están sometiendo a la población a condiciones inaceptables.

    “Las constantes interrupciones y bloqueos, aunque impulsadas por un sector específico que defiende intereses puntuales, están afectando de manera desproporcionada a los más de 180,000 ciudadanos que habitamos esta provincia y que dependemos de la movilidad y de la actividad diaria para llevar sustento a los hogares”, advirtió el gremio turístico a través de un comunicado.

    Dada la situación, la Cámara exhortó a los actores involucrados a que se mantengan las mesas de diálogo con el gobierno, a fin de concretar consensos reales que permitan recuperar la paz social.

    Pedimos al Ejecutivo que actúe con responsabilidad frente a las demandas planteadas, pero también que se garantice el respeto al derecho constitucional de libre movilidad, hoy violentado para más de 170,000 personas que se encuentran retenidas por los bloqueos”, indicó la Cámara de Turismo.

    Además, mencionó que, en los últimos cinco años, Bocas del Toro enfrenta una crisis prolongada que ha deteriorado profundamente la calidad de vida de sus habitantes, y que el nuevo conflicto agrava la situación, por lo que propusieron el establecimiento de un puente marítimo, como se ha hecho en el pasado, para asegurar el abastecimiento de insumos.

    ANUNCIANTES

    Desde el pasado 23 de abril, el gremio magisterial del sector público se declaró en paro indefinido como medida para exigir que se derogue la Ley 462, que reforma la Caja de Seguro Social; poco después, se unió el Sindicato Único Nacional de Trabajadores de la Industria de la Construcción y Similares (Suntracs) y el gremio bananero.

    Avertissement !! Ceci n’est pas un guide touristique ! Le sujet de cette recherche est le DéCHET. Les photographies et le contenu ne reflètent donc pas la BEAUTé magnifique de l’île CARIBéENNE, de l’archipel et du district de Bocas del Toro.

    => La recherche en bref et en jargon ici

    => La recherche en large et en jargon (anthropologue) ici

    => la recherche en langage civil ici

    23 mai 2025 : vers l’état d’urgence ?

    pour éviter des conséquences plus graves, que la fin de Chiquita ?

    La comisión de alto nivel evaluará si es necesario decretar el Estado de Emergencia en Bocas del Toro, para evitar consecuencias mayores.

    El presidente José Raúl Mulino estableció este viernes 23 de mayo una comisión de alto nivel que determinará las acciones para el manejo de la crisis y laboral en la provincia de Bocas del Toro.

    source : https://www.laestrella.com.pa/panama/nacional/mulino-evalua-decretar-estado-de-emergencia-para-bocas-del-toro-FD13104313

    Multi-mutations

    A chaque voyage, un autre paysage : 2023 – 2025

    Vitesse V’

    Au singulier, tant TOUTE l’île est concernée par cette mutation (matérielle, sociale, économique, environnementale, génétique, épigénétique, etc) => ou rétrécissement des espaces viables ?

    Mutation sociale

    Le lien social se rompt à force de tension de plus en plus fortes, à force de tirer sur la corde : des salaires misérables, mais une inflation rapide depuis le boum du tourisme de masse, auquel les locaux ont rarement pu accéder, sauf dans des « bullshits jobs » (Graber, ), emplois précaires, saisonniers (haute saison), journaliers, soumis à l’offre des nantis. Les ouvriers, les mineurs et les paysans ne sont pas écoutés, les promesses ne sont pas tenues, ou mal, comme nous l’explique Alebardo le 27 mai 2025.


    Mutation environnementale



    L’idée du rétrécissement : érosion des plages, diminution de la surface de la jungle, élargissement des routes en béton qui impacte les humaines (assez contents), des végétaux et animaux (accroissement des surfaces anthropogisées). => 2025. Le béton. lorsque le 27 mai, je retourne vers les barrages pour documenter ce mouvement social, le concept de mutation reprend son sens : une mutation métaphysique : un existant (en haut, le Somos Unos (hypothèse) « celui et ce qui est crée », dira Abelardo, ce jour-là, de ce 27 mai, pour expliquer le pourquoi de cette lutte, avec des barrages. Grâce à ces barrages, j’ai rencontré Bocas côté continent, que je n’avais que traversée.

    Mutation sociale

    Désengagement : La fin de Chiquita est une bombe : 130 ans de gestion sur Bocas qui s’achève. Une catastrophe ou une occasion ? En cette ère troublée où la Terre et donc l’archipel de Bocas del Toro, et donc Colon, et ses plages doivent absorber les chocs des dérèglements climatiques …

    Une modernisation pour les habitants bocaneros bien vue et bien venue.

    Le réseau routier :

    • Augmentation de la mobilité (gain de temps), du lien entre Communautés ;
    • Meilleure sécurité routière : lumières, dos d’âne, piste cyclable, trottoir
    mutation du paysage

    L’île devient autre chose (à long terme et probablement irréversible) : l’anthropologisation des espaces est (quasiment) achevée, puisque désormais, par exemple, 100% des bords de l’île sont anthropologisés et/ou sous contrôle humain. Le béton a pris beaucoup d’espaces, sur toute l’île, ainsi que le nouveau mobilier urbain (lampe, poubelles au centre ville-, en métal. Les rivages donnent à Colon un air de forteresse anti-érosion

    imbrications filets

    C’est paradoxal puisque pour survivre, en qualité même factice d’île tropicale caribéenne paradisiaque, elle doit composer entre modernité pragmatique de style « global Decaux » et paysage typique local et localisé (archipel de Bocas del Toro, avec ses particularités attendues par le touriste : pauvreté, coûts bas et pirates, joie de vivre, plages de sable et cocotiers, couleurs vives versus béton et métal.

    2025. La Ygriega

    La Ygriega continue à s’urbaniser à une vitesse extraordinaire. Cette fois-ci, deux maisons ont poussé « derrière » le futur magasin, ce qui a réduit l’espace inhabité par les humains mais a aussi dégagé des arbres, et donc des espaces viables pour d’autres espèces de la jungle. A chaque séjour, je rencontrais un paresseux en face de l’hôpital, en 2023 et en 2024. Je crains qu’il a déménagé en 2025

    • Urbanisation : « tourisme de plantation« 
    • Chiquita qui annonce qu’elle se délocalise le 23 mai 2025 (la situation est très incertaine) ;
    • Modernisation (et extension) du réseau des routes ;
    • l’Eau vue comme une pollution ;
    • Béton partout ?

    La plage

    Extension du domaine de la butte : 2025.

    L’hypothèse de butte anti-corrosion est confirmée : la butte végétale sur la plage « R » est toujours entretenue (à droite de l’image), et s’est même « améliorée », comme vous pouvez le constater sur les photographies ci-dessous, avec une structure en béton, abritant un végétal (palmier).

    Les buses de béton sont postérieures à octobre 2024. Elle « poursuivent » le « Travail » de la butte, sur le flanc habité par les humains, dans le but évident de stopper l’érosion, qui se produit en amont de la plage, sans doute à cause des écoulements de pluie qui créent des sortes de ruisseau qui fragmente le terrain.

    Déchets organiques fermentescibles & Cadavres

    Ce sont les résidus d’origine végétale ou animale qui peuvent être dégradés par les micro-organismes pour lesquels ils représentent une source d’alimentation. Ils incluent : les végétaux, les déchets putrescibles de la cuisine et ceux collectés auprès des cantines et restaurants d’entreprises, les papiers et cartons souillés sous certaines conditions.
    Ces déchets sont utilisés pour la fabrication du compost.
    , in https://www.actu-environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/dechet_organique.php4

    2025 : Les hybrides

    quand l’objet industriel revalorisé devient autre chose : ci-dessous, un pneu sous des racines de cocotiers. Très peu visible, semble amalgamé avec l’arbre

    Île (de Colon), laboratoire grandeur nature, expliqué par Smithsonian Institute :

    Avec 20 millions d’années d’histoire géologique, des îles séparées du continent par l’élévation du niveau de la mer et une riche histoire anthropologique précolombienne et moderne, Bocas Del Toro est un laboratoire naturel pour étudier l’évolution, le changement climatique et l’impact humain dans les écosystèmes des Caraïbes. 

    Con 20 millones de años de historia geológica, islas separadas del continente por el aumento en el nivel del mar, y una rica historia antropológica precolombina y moderna, Bocas Del Toro es un laboratorio natural para estudiar la evolución, el cambio climático y el impacto humano en los ecosistemas caribeños. 

    In : https://stri.si.edu/es/visitenos/bocas-del-toro

    Rencontre avec Plinio Gondola, coordinateur de la station de l’Institut Smithsonian.

    L’endroit est magnifique, un gardien m’a montré un pont, et au moment de l’enjamber, un long et fin serpent gris noir scintillant a glissé devant moi, puis plongé dans l’eau. ça m’a fait plaizzzzz

    Dans la station, des dizaines de chercheurs du monde entier travaillent sur les dérèglements et adaptations climatiques. Avec des grenouilles, des algues, des courants, des vents, des GPS -traceurs-, loupes et bottes,… Une foule d’alliés, et de témoins, mais aussi objet de regards et de soins, de questions. Comment s’adaptent-elles avec cette chaleur qui enfle ? Pourquoi se multiplient-elles, ces algues ?

    La conversation est un cours magistral sur les écosystèmes de Colon. Don Plinio Gondola vous partage sa passion de Bocas et ses connaissances scientifiques locales et globales fines et pertinentes, et son optimisme, aussi. Les courants marins échangent chaud, froid, végétaux et animaux qui voguent, du golf du Mexique aux rivages de Bocas del Toro, ou sont parfois balayés, ou charriés, par action anthropocène/génique. Il s’agit de comprendre les causes, d’amortir les effets, voire de renverser le processus, comme c’est le cas pour le continent de déchets, à moyen terme, nous promet-on.

    Source carte : « Atlas de Los Rcursos Marino – Costero de Bocas del Toro », ARAP, 2008

    Sur le plan scientifique, une plage, maritime ou continentale, est un rivage en pente douce ou très douce correspondant à une étendue de sable, de gravier ou de galets qui se poursuit sous le niveau de l’eau.

    Elle comprend aussi l’avant-plage (aussi appelée avant-côte et où l’on trouve les avant-dunes, appelées « dunes » par les vacanciers), qui fait partie de la zone infra-littorale. Le sens commun définit la plage, dans une acception moins étendue depuis le xixe siècle, comme une étendue de sable en bordure de mer ou d’océan, l’étendue d’un rivage marin, à la pente assez peu prononcée par rapport à l’horizontale, qui se poursuit longuement sous le niveau de l’eau. Cette formation littorale constitue l’écotone océan-continent. Sous l’influence du tourisme balnéaire, la définition s’est en effet restreinte à une étendue dont on a fixé les limites, aménagée pour concentrer les baigneurs qui indique uniquement les étendues de sable les plus aménagées pour les bains de mer, les loisirs et la restauration. Notre « espace d’observation », “R” (cf. infra), entre en tous points dans cette définition (wikipedia).

    En quoi le déchet affecte tout spécialement la plage et pourquoi le Vivant de ce monde biotopique subit “en première ligne” le dérèglement anthropocène ?

    « Cette morphologie de la berge ou du rivage par rapport au plan d’eau, à la rivière ou à la mer favorise l’échouage des embarcations ou des navires, comme l’atterrissement des corps et matériaux transportés par les flots ou poussés par les courants. » wiki.

    “Prédire la dérive et la dispersion des polluants marins comme les hydrocarbures et les plastiques, ainsi que des organismes vivants comme le phytoplancton ou les larves de poissons, est essentiel pour la gestion durable des zones côtières dans un contexte de préservation des écosystèmes marins.

    En 2015, il a été estimé qu’entre 4,8 et 12,7 millions de tonnes de déchets terrestres finissent leur course dans les océans chaque année, chiffres voués à augmenter. À grande échelle, les phénomènes de transport et d’accumulation des déchets marins flottants sont plus ou moins connus, comme l’accumulation de déchets dans le 7ᵉ continent dans le nord de l’océan pacifique, par exemple. Cependant, à des échelles plus fines, inférieures à 10 kilomètres, la présence de nombreux tourbillons, zones de convergence, où les courants marins se rejoignent, et de divergence, où les courants marins se séparent, à la surface des océans complique la compréhension de la dérive des matières flottantes. Dans le golfe de Gascogne, et dans les mers semi-fermées en général (corps d’eau partiellement entouré par des terres, mais qui est connecté à l’océan comme la Méditerranée ou la mer Baltique), des structures de convergence des courants accumulant des déchets marins sont fréquemment observées, même à l’œil nu. Une étude menée par Irene Ruiz, chercheuse à l’AZTI a mis en évidence le fait que ces structures présentent généralement une longueur d’environ 1 kilomètre et accumulent en moyenne 78 kilogrammes de déchets marins flottants.”, in https://theconversation.com/une-nouvelle-methode-pour-localiser-les-dechets-en-mer-223896

    Pour connaître l’état des vagues, et la qualité de l’eau de mer (quantité d’algues), la température, etc, site pour les surfeurs (pratique pour les chercheuses) : https://es.surf-forecast.com/breaks/Bluff/forecasts/latest/six_day

    les algues

    Depuis 16 jours (15 mai / 31 mai), la mer ne me permet pas de photographier la buse et la faune et la flore, et la désertification. Les algues rendent l’eau verdâtres et opaques, on y voit pas à plus de 50 cm, sur la plage R en tout cas. Il existe un site internet (https://es.surf-forecast.com/breaks/Bluff/forecasts/latest/six_day) qui permet de se rendre compte de l’ampleur du phénomène. Nous stagnons autour du « 1 ».

    17 mai -1er juin -…

    La plage R

    Quand certains matins, la plage est envahie de déchets d’algues, de déchets végétaux (troncs ou feuilles, …), de coquillages brisés. La mer « en face » est dont aussi fréquentée au quotidien par ces touristes. Le fond marin, sur les quelque cent mètres en face de la plage, ressemble à un désert. La force des vagues grignote la plage et attaque les arbres (cocotiers, palmiers et amandier), l’eau de mer gagne du terrain sur l’espace de plage touristique.

    Les buttes de la plage R

    Pour restaurer le paysage, et anticiper l’érosion, les jardiniers ont pris une série de mesure, certaines pour le long terme comme la plantation de jeunes palmiers en lisière de la plage, parfois plantés dans un pneu usager voiture, ou la fabrication par des dépôts organisés de végétaux  en buttes permanentes à la limite de la plage.

    La technique des jardiniers des plages de déposer des déchets organiques, -algues, feuilles de palmiers et résidus de défrichage-, en bordures des plages pour adoucir la force d’impact des vagues ou la dévier est assez commune (cf. photographies). Cette  résilience est micro-locale et ingénieuse : les buttes sont orientées pour adoucir l’impact des vagues grâce à la connaissance fine, intergénérationnelle et unique de leur environnement. L’érosion est très forte à la limite gauche de cet espace-plage, et préservé mais privatisé à sa limite à droite.

    Colon, vision large

    2023. 2024. Nous sommes sur l’île panaméenne de Colon, archipel de Bocas del Toro, en mer caribéenne. D’une superficie de 61 km2, plus ou moins 14km de long et 7 km de large. Depuis plus deux ans, de grands travaux pour remplacer toutes les routes de l’île engendrent de grands désagréments pour la population humaine et surtout non humaines. En 2023, la route était deux fois plus étroite, peu éclairée, et beaucoup plus sécure pour les animaux, et sans doute beaucoup moins pour les humains. Sur un groupe public Facebook, à la vue des photos d’un singe électrocuté, suspendu, mort, au fil électrique, le public accuse la route, sensée exister pour les aider à vivre mieux. Entre octobre 2023 et octobre 2024, trois nouveaux bâtiments sont visibles : une habitation familiale et un restaurant achevés, et un super marché en construction. Selon Juan, 34 ans, « Il y a vingt ans, ici, c’était la jungle. » 

    le sable

    Chaque année, on estime qu’entre 27 et 40 milliards de tonnes de sable sont extraites sur la planète. (…) l’extraction du sable :

    rend les terres agricoles inexploitables de par leur salinité. En effet, l’érosion des côtes permet l’infiltration de l’eau de mer via les estuaires.

    engendre la disparition progressive des plages – entre 75 et 90 % des plages du monde reculent. Cette érosion du littoral est causée par l’extraction du sable marin effectuée par des bateaux et des appareils sous-marins. Ces derniers traînent et aspirent le sable créant ainsi des trous dans le fond marin qui sont ensuite naturellement comblés par le sable provenant des plages ;

    détériore la faune et la flore, puisque l’aspiration du sable implique également celui des organismes vivants des fonds marins. Or, ces espèces constituent la base de la chaîne alimentaire marine, mais également le bout de la chaîne privant ainsi des milliers de familles de pêcheurs ;

    compromet la protection des côtes, puisque les plages sont un rempart naturel contre certains événements météorologiques – à l’image des tempêtes ;

    Les poissons

    Pesca en Bocas del Toro. Las abundantes aguas de Bocas del Toro albergan una increíble diversidad de especies de peces, lo que lo convierte en uno de los principales destinos para la pesca deportiva durante todo el año en el Caribe. Tanto los visitantes como los locales disfrutan de emocionantes oportunidades de pesca, con especies como atún aleta amarilla, pargo y mero esperando ser capturadas. Ya seas un pescador experimentado o principiante, Bocas del Toro te ofrece una experiencia de pesca deportiva inolvidable en un impresionante entorno tropical.

    in https://bocasdiversparadise.com/es/2022/06/10/pesca-en-bocas-del-toro/

    Les coraux

    “Le blanchissement des coraux est du à l’expulsion des algues symbiotiques qui vivent dans leurs tissus, laissant apparaître le squelette calcaire blanc.

    Ce stress est provoqué soit par des bactéries ou virus (les coraux sont alors malades) soit par des polluants, soit par la montée en température de l’eau de mer.

    C’est ce dernier point qui inquiète les spécialistes du climat. Selon le rapport spécial « L’océan et la cryosphère face au changement climatique » publié par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), en septembre 2019, l’océan a absorbé plus de 90 % de la chaleur accumulée dans l’atmosphère par l’effet de serre depuis la révolution industrielle !

    Les vagues de chaleur marines (comparables à nos canicules terrestres) risquent de devenir 20 fois plus fréquentes même si on maintient l’augmentation de la température atmosphérique à 2°C. 

    Ces vagues de chaleurs sont néfastes pour les récifs coralliens dont 90% seraient amenés à disparaître.”, in https://www.oceano.org/les-pages-thematiques/corail/

    https://www.google.com/search?client=safari&rls=en&q=staghorn+coral&ie=UTF-8&oe=UTF-8

    Les crustacés, coquillages, crabes, … (déchets conchylicoles)

    Parfois, nous allons nous promener sur la plage dans l’après-midi, quand nous avons attendu le client en vain la matinée. Grève sur la grève. Hum. Les coquillages par milliers, avec ces cadavres de coraux et de bouteilles, certains jour, ça fend le cœur. Ce qui se dit ici, c’est que ça arrive quand un certain hôtel, sans que je puisse le décrire plus si je veux l’anonymat, déverse des produits toxiques dans la baie. Ramasser des coquillages consolent. Les retirer de cette marée de déchets organiques arrachés à mer et cadavres en putréfaction que l’on veut voir disparaître, comme ces algues sur les plages que l’on épie au matin, pour savoir si on ira se baigner, ou pas. 2024

    Les caïmans

    Je n’en ai jamais vu, mais un voisin avait photographié sur la plage « R », en septembre 2023, un caïman, qui s’était perdu, via le réservoir d’eau en amont sans doute, avait rejoint la mer via l’estuaire.

    Les humains

    Les humainsPréambule : Art du masque au Nicaragua, ParadeAu Nicaragua, ma première patrie, il est un masque blanc qui est un objet littéraire de résistance politique au Nicaragua. Il provient de la première oeuvre connue nicaraguayenne, satyrique et anticoloniale (masquée), et de révolte en révolte est devenu un puissant symbole de décolonisation.

    Comme objet de protection pour protéger l’anonymat du révolté subalterne, pour produire un discours (absence de peur et moquerie de l’oppresseur contenus dans la pièce de théâtre) et comme fabrique de familialité patriotique.

    Le temps, les siècles passent, mais la structure capitalistique demeure. Et la satyre sans doute aussi. Comment s’exprime-t-elle dans un territoire où la transformation rapide et multifactorielle (environnement, social, économie, culture, …) est visible au quotidien ? Annonce « pire » ? se répète dans son « noyau dur » ; la colonialité, est-ce ce déchet colonial ? Et l’île deviendrait déchet, à terme, si elle continuait à se détruire pour le tourisme, en plus d’être grignotée par l’anthropocène ?

    Tourisme de masse. Comme le déchet peut-il permettre de dévoiler les conflits cachés par l’exigence de la cohabitation  opportuniste (au sen biologique) ? Comment le déchet peut-il devenir un outil pour exprimer son mode de vie ? de pensée ? de recyclage ? et de définition du déchet ? de la pollution ? 

    Si j’observe, aux quatre coins, des modus operandi récurrents, systématique chez les habitants des marges, puis-je décrire un système organique organisé, résilient et résistant, en métamorphose décoloniale, en résurgence, comme l’exprime avec pertinence Donna Harraway ?

    Les singes

    2023. Dans le camping « La Ygriega ». Les singes hurleurs sont très impressionnants. Ils me font un peu peur, sont très bruyants. En 2025, ils se sont sans doute éloignés car je ne les entends plus beaucoup. En deux ans la surface habituée par les humains s’est agrandie, a parcellisé l’espace et a rompu la continuité jungle => mer : beaucoup d’arbres ont été coupés, j’imagine qu’ils ne peuvent plus se déplacer et qu’ils se sont retirés vers la jungle ?

    Les insectes : ce que j’ai vu
    cafards, moustiques,

    Les cours d’eau, l’eau

    Pourquoi ?spécificité du déchet : qualité heuristique

    Des éditions précédentes (doctorales de rudologie, Strasbourg, ndlr), on peut notamment retenir que le déchet bouscule les catégories ontologiques de l’analyse, invitant à se pencher sur les processus plus que sut l’objet, la circulation plus que le statut (Guien, 2024). Cette spécificité du déchet est particulièrement heuristique (« l’art d’inventer, de faire des découvertes » en résolvant des problèmes à partir de connaissances incomplètes, ndlr), parfois déconcertante, mais très stimulante et originale. Ces singularités viennent aussi du fait que le déchet soit un objet socialement situé, associant le ou la « chercheur.se », (et les « acteurs » de terrain, les travailleurs, dont les « recycleurs » (« basurero », le « poubellier » (traduction littérale de l’espagnol, mais qui rend bien cette association de l’individu proche du déchet au déchet, ndlr) au stigmate du rebut (Montsaingeon, 2017). => le « déchet humain ».

    Aquarium

    Le fond marin est désertique, pas de coraux, peu de poissons, quelques crabes, …

    • Deux déchets dans la mer rassemble l’essentiel de la vie sous-marine de survivre. Une buse en béton sert d’abris pour les poissons, et d’accroches pour les coraux. Une vie sous-marine animale et végétale s’est visiblement reconstituée grâce à la buse. Sans doute aussi parce qu’elle offre un refuge plus frais.

    Récit imaginé mais probable d’un déchet activement écologique, activiste écologique par hasard et opportunisme. Agentivité de la buse.

    • Ce déchet de mer allié de la vie sous-marine crée un intérêt chez les locaux à qui j’en parle et offre une idée à mon voisin : un aquarium géant en mer avec les carcasses de véhicules qui trainent sur l’île (en ville notamment).

    => On imagine des carcasses de véhicules nettoyées pour les immerger dans la mer en face des propriétés des expatriés : décor d’aquarium géant pour aider les coraux et la vie sous-marine à se reconstituer. Proposer aux riches propriétaire de lutter concrètement contre la désertification des fonds de mer. Obligation de travailler avec les pouvoirs publics, déjà ça se complique. De même que mon rôle dans cette histoire …

    • Un ami afro-caribéen (corroborant par ailleurs mes propres investigations) me confirme les résultats de l’étude de Croteau (ibid) sur l’impact des conflits ethniques sur la gestion des déchets : une initiative de gestion initiée par des expatriés n’est et ne sera pas soutenue par les locaux.

    Premier séjour (octobre/novembre 2023 : pour lutter contre l’appropriation par les touristes et résidents occidentaux des plages de l’île, des habitants locaux semblent marquer le territoire avec des déchets, alimentaires essentiellement. C’est une hypothèse (basse) mais comment l’étayer ?

    Projet local : Matériaux de récupération soigneusement sélectionnés pour restaurer des squelettes de coraux et offrir aux poissons et autres animaux sous-marins un espace de vie à l’abri de la chaleur augmentée

    Quel est le rôle de l’anthropologue dans ce cas de figure ? Le chercheur est avec les locaux et participe avec ses connaissances/savoirs/opportunités à la fabrication du projet. 

    Partir du projet local pour étudier le rapport aux déchets sur l’île de Colon offre une ouverture sur le rapport de l’habitant local aux déchets. En supposant que la conception du déchet pour le touriste résidentiel immigré est « occidental », de sa culture (davantage étudié aussi donc, puisque phénomène plus global, consensuel (recyclage versus ).

    S’il est attesté que le projet importé ne fonctionne pas, pourquoi pas observer la fabrication d’un projet local mis en œuvre par des habitants locaux ?

    Jungle

    Outre la destruction de la jungle au pire, sa parcellisation au mieux, (…) le secteur du BTP est le plus gourmand en consommation de sable, puisque pas moins de 70 % des constructions BTP du monde entier sont construites à l’aide de cette ressource. Pour le quartier d’Y., avec son nouvel hopital ( 3 000 tonnes), ses deux nouvelles maisons (200 tonnes de granulats pour bâtir une maison individuelle de taille moyenne), son futur supermarché, sa nouvelle route (30 000 tonnes pour un kilomètre d’asphalte des routes)…

    La parcellisation en cours sur l’entièreté de l’île, renforcée par le nouveau réseau routier en passe d’achèvement. D’après le témoignage de mon voisin Juan, le découpage et le défrichage dans le quartier « La Ygriega », mais aussi la « désertification » de la faune et flore, dans la jungle à cause de l’urbanisation, sur les plages à cause de la montée des eaux et la dégradation des rivages, des fonds marins,… est visible année après année. Le tourisme ronge l’île et provoque, bien évidemment par voie de conséquence, des conflits entre habitants, Locaux et Touristes résidentiels, surtout.

    Ces conflits d’exploitation, territoriaux, ethniques, … sont exacerbés par un tourisme de masse, justement nommé « tourisme bananier » (Champy 2014), qui est la première source de revenus pour la majorité des habitants de l’île. De cette activité « globale » dépend la survie économique de l’île actuelle et future. Un paradoxe évident. Les espaces de divertissement festifs ou sportifs, de détente, les plages et ses trésors naturels (sables fins mangroves, tortues, étoiles de mer, …), pour tous les budgets, de 5 à 500 dollars la nuit, et aussi, donc, toutes les envies. Ils sont 150.000 par an à atterrir sur l’île de Colon, pour une semaine en général, ou par mer depuis les petits ports d’Alicante ou . Le tout-au-tourisme, qui repose sur la nature de l’île au service du visiteur de passage, maltraite cette nature gagne-pain.

    Ma première rencontre dans la jungle, -ainsi nommée par les habitants, est un choc : des fils barbelés la cloisonnent, la « civilisation » est toujours proche : bruit de la route, troupeau de vaches, espaces mis à nu, défrichés, mis en vente, privatisé. La fin de notre balade se termine par une négociation pour franchir la porte d’entrée avec un propriétaire espagnol qui vend des dizaines de parcelles et qui a cloisonné l’ensemble de sa propriété, et qui s’y promène, en Jeep. D’évidence, le sol, la plage, la mer, n’appartiennent plus à l’habitant local, indigène. Une trace tangible et violente, l’expulsion d’une famille malgré de fortes suspicions de corruption de la part des pouvoirs publics… La relocalisation au centre de la jungle en maisons préfabriquées de la population Kuni.

    Objets sujets d’agentivité ?

    L’agentivité en anthropologie

    Agentivité d’un objet inanimé

    Selon  Bandura (2009, page ), « être un agent signifie faire en sorte que les choses arrivent par son action propre et de manière intentionnelle ». Si l’agentivité des Humains et des Non Humains n’est plus à démontrer (plus références), 

    A partir de l’exemple du conduit en béton glissé dans les flots, à une cinquantaine de mètres de la plage « « Peepa Beach » (qui nomme encore aujourd’hui si ce n’est le colon ? Local vis-à-vis de la jungle et de la plage ou Touriste Résident qui exploite la plage avec sa gargotte ?

    Quelques observations

    Qui habite l’île parmi la communauté des Vivants?

    Communautés des Humains

    Communautés des Espèces : locales, immigrées, invasives, en voie de disparition

    Qui habite l’île parmi la communauté des Morts ? L’aborigène décapité, le pirate enterré et déterré, le colon espagnol, … Les espèces disparues (les fossiles dans la grotte)

    PIRATE

    Les flying pirates, les pirates volant

    Il doit être clair que l’existence même des pirates était conditionnée par ce rejet de l’autorité, de la hiérarchie et de tout pouvoir liberticide, surtout celui émanant des empires d’avec lesquels ils avaient fait sécession. Ce sont les historiens américains (Linebaugh et Rediker, 2008) qui depuis quelques décennies ont commencé à nous révéler ces finesses politiques [1]. Graeber suit explicitement leur voie, contribuant à laver la figure du pirate des clichés faisant de lui un voyou sans foi ni loi. Tout au contraire, ayant fondé sa vie et sa nouvelle communauté sur la négation du pouvoir oppresseur incarné par les officiers tortionnaires de la marine militaire ou marchande, le pirate peut être vu ici comme l’architecte d’un « monde inversé » (Rediker 2017a : 42). Ce monde, même s’il est fait de chair lacérée et de mort, n’est pas sans valeurs et sans idéaux. Il est une tentative hautement consciente de construire un modèle de vie commune qui se situe à l’opposé de tout ce qu’il y a d’odieux chez les empires terrestres, dont le plancher des navires impériaux est l’extension océanique. Les valeurs de liberté et d’égalité défendues par les pirates sont des émanations directes de ce renversement et c’est sur la base de ces valeurs que Graeber chercha à détecter les traces du déploiement d’une autre Libertalia, in http://editionslibertalia.com/blog/les-pirates-des-lumieres-lectures-anthropologiques

    TOURISTE

    Le confort du touriste prime donc, comme celui de circuler sur l’île sur des routes goudronnées partout, en taxi, en moto, en vélo ou à pied, à la pirate. Le touriste, est, selon les périodes, panaméen, latino-américain, ou « Gringo » (Occidental ; européen, américain, australien, anglais, Israélien,…), ou « Blanc », versus non Blancs, le reste du monde. Il est de deux types : en court séjour ou « en résidence », habitants, immigré, pensionné, ou dans le secteur touristique (hotelier, restaurateur, etc)/

    Non Humains

    Le déchet

    • Objets sujets d’agentivité ?
    • L’agentivité en anthropologie
    • Agentivité d’un objet inanimé

    Un cadre de réflexion pour la conception des objets

    Agentivité du déchet organique => sur terre

    Effet attendu : ralentir (//Stengers), adoucir les flots pour ralentir l’érosion des plages + observation sur un temps long

    • Agentivité du déchet industriel => sous la mer, invisible // Nausicaa
    • Intention des sujets : inconnue
    • Intention des végétaux et animaux sous-marins : espace d’habitats 
    • Effet attendu : survie
    • État de la valeur : légitime
    • Rôle du sujet : 
    • Conséquences : interaction inter-inter-espèces .

    Description, partie B

    Le tube de béton abrite plusieurs espèces de poisson

    Le déchet possède une attractivité sur le poisson (la fraîcheur) et sans doute retient le corail et les végétaux

    2025 : Le vivant sous-marin recrée un biotope grâce au déchet glissé dans l’eau par des humains.=> Mais quel biotope ? => rencontre avec Till Aleman, Biologiste à Bocas

    Espaces

    https://fr.wikihow.com/protéger-les-récifs-de-corail

    15 mai

    J’ai rencontré en route un ingénieur brésilien très intéressant, travaillant dans le pétrole, qui me disait qu’une bonne blague pour l’instant au pays était de dire que le Brasil était en train de coloniser le Portugal (effet inattendu de l’immigration). Musique, plats, desserts, … Les portugais vivent au rythme du Brésil, me dit-il. Sans doute sa manière de raconter, j’ai beaucoup ri. ça me console de la nouvelle de la reprise de la grève.

    15 mai. Nous étions 6 blancs, je pense une couple d’anglais « touriste résident », et trois jeunes filles (4 , moi comprise) et toustes pour la grève. Les panaméens, clairement aussi. L’avantage des mouvements sociaux, c’est les dialogues qu’elle enfante. La naturaleza, et … (je disais pas vraiment « hop »). Je crois avoir décelé « la maladie des enfants », et juste de l’écrire j’ai envie de pleurer. Des retards mentaux, des malformations, … Lors de la première grève, j’avais clairement pu comprendre que la santé des enfants étaient, avec l’eau la motivation principale de la lutte pour les « gens d’ici », des indiens Ngobé qui ne me comprenaient pas très bien, et parfois même ne parlent pas espagnol. Ces personnes ont déjà gagné, tant elles ont perdu. Assurément, les communautés du district de Bocas Del Toro qui vivent sur le continent ne cèderont pas. Et de toute façon, j’entends peu de panaméens qui ne traitent le président de voleur et Trump de fou. Faut pas que je m’éparpille, mais je crois que je vais « perdre » quelques jours à retourner sur les barrages les écouter et faire des photographies. C’est à deux heures seulement.

    16 mai

    16 mai. La butte est toujours là, plus massive, fabriquer pour durer. C’est très intéressant, et rend ce voyage déjà utile. Je vais très bientôt faire le tour de l’île pour observer les autres buttes de bords de plage, si je peux parler d’un système organisé. Là intervient un autre ami, aussi artisan, mais aussi campecino, paysan, celui qui m’avait cuisiné sur mes motivations et poussé à me rendre utile. La même demande m’avait été faite par la directrice d’archéologie en m’invitant à me recentrer sur le déchet.

    Rétrécissement octobre 2024

    Les plages doivent être accessibles, les touristes libres de parcourir l’île, d’où la réfaction des routes, désormais deux fois plus large, avec un espace pour les usagers humains pédestres, et un autre pour les cyclistes. Le long de cette route, à Ygriega, au carrefour en direction de « Bocas del Drago », en 2024, la parcelle de jungle a disparu, remplacée par des fondations en béton pour accueillir une grande surface. Durant trois semaines sur l’île de Colon, les animaux sauvages que j’ai rencontré sur l’île, à l’exception de deux paresseux, étaient morts écrasés sur la nouvelle route. Des crabes se perdent en ville, où sur les dance floor des touristes. Les espaces de vie/survie ne permettent plus aux non humains de se protéger des activités humaines. Ces espaces sauvages rétrécissant, ils sont aussi davantage convoités pour les activités touristiques et de fortes crispations, voire conflits avec usage de sorcellerie, peuvent advenir pour la possession de l’espace. 

    La matérialité de l’objet « déchet » ; cet animal qui devient cadavre victime de l’anthropocène, puis déchet triste, et peut-être collier ou bracelet, pipe, décor miniature, pendentif, … Et encore … Pour qui ? Ces milliers de coquillages, l’enfant s’en réjouit, l’artisan opère une transmutation, et les autorités communales s’en débarrassent, en ratissant la plage avec de gros engins

    15 mai

    C’est donc mon 5e voyage … Et pour la première fois, une certaine demande est redondante : « paye-moi » maintenant. Mon voisin, une dame dans le taxi, un taximan. En deux jours. Pourquoi ce stress ? Peut-être parce que la dernière fois, lors de la grève générale qui a duré un mois, les prix des denrées ont fortement augmentés, et certains n’étaient plus disponibles, comme le lait, les oeufs, le gaz, … Mais ce stress, c’est un ressenti.

    Les travaux au centre-ville sont toujours aussi envahissants, comme l’eau stagnante et souvent débordante, et très très odorante. « El mar Poo poo » et les bruits dans la rue principale et les ports d’échappement sont les trois pollutions principales (en journée), provisoires. Il se dit que la fin des travaux, c’est pour bientôt, mais y’en a encore assurément pour quelques mois encore. Du côté déchet, dans la rue principale, il est quasiment exclusivement alimentaire.

    18 mai

    Scott : ingénieur, américain, fort accent texan, époux de Mona (Mona et Scott, c’est comme Bonnie and Clyde, Mickey et Mouse, Popeye et ses épinards. Habitent sur l’île Carinero depuis une dizaine d’années : ont vécu la pandémie, le blocus.

  • Analyse anthropologique du procès péricot

    le portrait de l’ethnologue :

    goût pour les brèves de comptoir, les opinions, « jadis » dans les cafés, aujourd’hui sur le net. il s’agit de se prêter au jeu et de s’aventurer dans un univers à l’opposé de la science. L’opinion est une manière de penser qui évoque le jugement, la croyance, l’émotion. L’opinion est populaire, c’est un « micro-trottoir ». C’est une prise de risque car désormais, les opinions sont écrites, sur le net, à la visibilité de tous, et que l’opinion s’exprime sur un ton libre (ironique, factuel, poétique moqueur, bienveillant, …).

    limite de l’analyse = monde francophone (France, Belgique, canada)

    Le procès Pélicot était retranscrit et publié sur X à chaque audience par la journaliste , il a aussi été lu et commenté par la youtubeuse Peddington. L’audience de cette youtubeuse a bondi pendant le procès Pélicot, et chaque audience était commentée par des internautes, principalement des femmes.

    des sujets récurrents sont vite apparus :

    le passé traumatique et les risques de répétition

    les peines souhaitées, et notamment la peine de mort

    la question de la monstruosité, du monstre

    la culture du viol

    la violence des avocats des accusés,

    j’ajoute, la faible couverture des médias de gauche. Le rôle de Mediapart et de Blast dans l’éducation à la culture patriarcale

    extrait de David Graeber

    les portraits des accusés ici

    Les excuses …

    le Pervers

    On ne naît pas pervers, on le devient.

    Il semble qu’il soit parvenu à blesser la fille, peut-être l’éloigner de sa mère? N’a admis que ce qui est prouvé par les vidéos. Observer un pervers apprend à reconnaître les pervers

    l’Antillais

    il n’a pas su dire non au blanc.

    Comment ne pas penser à cette citation d’Aimé Césaire :

    « Je parle de millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme. »

    « Je parle de millions de femmes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme. »

    A quoi aura servi le procès Pélicot?

    Il s’intègre dans le mouvement #metoo

    il permet d’observer le va-et-vient entre science humaine et féminisme intellectuel et société

    Il éduque au patriarcat comme système : il éclaire une notion complexe comme « culture du viol ».

    Il éduque à la « propagande », améliore les arguments, offre des « mode d’emploi » pour expliquer simplement un concept systémique qualifié de « plafond de verre », il offre des lunettes pour voir la réalité autrement et des mots pour convaincre. Ne pas convaincre est aussi un apprentissage collectif.

    Par exemple, j’ai beaucoup apprécié la métaphore du paquet de bonbon pour expliquer « All men », et répondre au régulier « not all men ».

    Imagine que je propose un paquet de bonbons mais te dis que un des bonbons est empoisonné. Tu serais tenté par un bonbon du paquet?

    J’ai entendu une autre version, et si j’ai uriné sur un bonbon … ?

    Sur le net, les hommes qui se plaignent qu’on ne peut plus rien dire sont devenus les « Ouin-Ouin ».

    Il me semble que les « Ouin Ouin » du net c’est la « fragilité blanche » de Robin Diangelo. Les concernées traduisent ou inventent-elles en parallèle du monde scientifique?

  • Féminicide moral

    Résilience? Pas trop tout de même

    Dans le sillage de #meetoo.

    Je suis un monstre qui vous parle. Inculpée pour infanticide.

    La plaie morale est si intense que de la colère jaillit, la nuit, contre cette injustice à laquelle la justice s’est prêtée, par habitude, de classe, de us et coutumes bourgeoises.

    Pour m’en sortir, j’ai sublimé ma nakba. Lu et relu les stratégies de l’oppresseur, son profil, ses tours de passe passe pour enfumer les juges.

    « Féminicide moral » est une expression nouvelle qui s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les violences patriarcales. Féminicide est le terme pour désigner l’assassinat d’une femme par son conjoint, son ex conjoint, en général, mais par tout homme qui, considérant que la femme est sa propriété, se confère le droit de vie, et de mort dès lors que la femme sort de l’espace, se libère. Cet article est un va-et-vient entre les théories sur le patriarcat, dont la littérature féministe, anarchiste et anti coloniale, et le réel rendu par des témoignages de femmes ayant subi ou subissant un féminicide moral. Dans la quasi majorité des cas, dès l’instant où l’enfant est arraché à la mère avec la complicité des services de l’état (services sociaux, justice, avocat, …), le féminicide moral est acté : la mère désenfantée est morte-vivante.

    Ils m’ont arraché mon coeur.

    il s’agit de décrire la mécanique du féminicide moral. Comment un parent, un père dans la majorité des cas, peut décider de supprimer l’autre parent de la vie d’un enfant ? Comment la justice est un rouage de la mécanique du féminicide moral? Pourquoi les mêmes procédures, les mêmes refus d’enquêter sur l’agresseur, le même déni, les mêmes jugements, non-lieux sont remis dans les cas de violences sexuelles et de féminicide moral ? En quoi ces violences sont une seule : violence faite à la femme parce que femme, patriarcale, structurelle, institutionnelle systémique.

    Sources tressées :

    Le mensonge prend l’ascenseur, dit l’adage, quand la vérité prend l’escalier.

    Une troisième révolution féministe?

    2012-2024

    Méthodologie

    Sur les réseaux sociaux, dans des émissions grand public, de plus en plus, j’entends parler de cas d’enfants arrachés à un parent bienveillant pour être confiné à l’autre toxique. Père ou mère, qu’importe, sans doute, mais je n’ai rencontré que deux pères abusés sur une dizaine de cas de mères, plus un cas particulier (cf. infra).

    Forcément, par féminicide moral, je circonscris cet article à des cas de femmes, parce qu’elles sont la quasi, majorité des victimes, et parce que les parcours de ces femmes ayant subi un féminicide moral et le même que les autres femmes victimes du patriarcat : agression … non reconnue … par l’agresseur, la police, la justice, … à cause d’un contexte sociétal qui ne le permet pas encore.

    Le féminicide moral est une formule nouvelle évidemment calqué sur le terme assez récent lui-même de féminicide. On ne retrouve ni dans la presse, ni dans les cours de justice, même si des plaintes ont déjà été déposées avec cette formule. Les plaintes ont été enregistrées, mais n’ont jamais abouti. Ce texte s’inscrit dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, avec cette particularité que le féminicide morale est aussi une forte d’infanticide moral. L’enfant est littéralement privé d’un parent, sous de faux prétextes, ce qui est évidemment dommageable pour son développement.

    Le féminicide moral, même s’il est provisoirement nommé ainsi sans doute, est cependant largement décrit par les victimes, et se définit simplement. C’est grâce aux témoignages des mères, d’enfants devenus grands, et à mon ancrage dans une lutte vitale contre tout impérialisme. Pour écrire cet article, j’utilise aussi les mots de Adèle, dont vous pouvez retrouver l’interview tout entier ici. J’ai choisi Adèle, parce qu’elle partage avec mon informatrice principale une rage intacte, et le choix de la résilience par la lutte pour un monde meilleur. Cette ressemblance vous permet de l’imaginer, tout en préservant son anonymat, et d’emprunter le prénom d’Adèle, pour décrire le parcours de interlocutrice qui est à la base de cette ethnographie particulière. Cet idéalisme et cette persévérance, cette détermination a utiliser le « je » pour atteindre l’universel, au risque de se brûler les ailes. Ce sont des « passionarias », figures passionnantes, passionnées

    Il s’agit en effet d’un phénomène systémique dans tous les pays occidentaux, dits du « Nord Global » qui s’inscrit dans la violence patriarcale « classique » et partage avec ses autres violences spécifiques (inceste, esclavagisation, viol, infanticide, féminine) les caractéristiques du capitalisme : choséification, exploitation du Vivant, humain et Non Humain, appropriation et expulsion des territoires Humain et Non Humain, meurtre, génocide, sexocide, écocide, …

    Je vais commencer par une description de quelques situations rencontrées, afin de nous amener vers une première définition du féminicide moral. Les cas sont divers. Parfois, le féminicide moral est acté (la mère est supprimée, mais pas ce n’est pas le but premier du conjoint, que de supprimer la mère. Le féminicide n’est « que » la conséquence d’une procédure judiciaire qui peut n’avoir rien à voir avec le secteur de la jeunesse. mais dans la majorité ders cas, il s’agit d’une routine sociale et sociétale, avec son clanisme, son sexisme et son racisme.

    Maman désespérée, 5 enfants placés. Nom d’emprunt, Fatima. Quand je la rencontre, elle pleure, encore dans le moment où la justice lui a arraché ses enfants, alors que des années ont passé, et que maintenant la plupart des enfants sont grands. Elle est devant le tribunal de la jeunesse, avec d’autres femmes, elles aussi privés de leur rôle de maman, sans être privée de leur statut légal, ou sans aucune accusation ou condamnation. Elles manifestent, et l’une d’elles va être reçue par une juge. Fatima me raconte en pleurs son histoire.

    Mon mari est parti au Maroc du jour au lendemain, il a disparu. Nous étions mariés. J’ai tout perdu. Il m’a laissée toute seule. J’ai compris qu’il avait des dettes… C’est passé en justice et elle a exigé que je rembourse, mais comme la somme c’était énorme, et que je devais travailler beaucoup pour rembourser, et que je n’avais pas d’argent, pas de travail, ils ont décidé que ce serait pas possible d’élever bien les enfants, alors, ils ont été placé.

    Nous sommes des milliers, à avoir été privées de nos enfants, parce qu’un ex conjoint, trop lâche ou plus perfide, au lieu d’utiliser le féminicide, avec le couteau, l’arme à feu, les poings, pour éliminer l’autre, le détruire, le faire disparaître de la vie des enfants, utilise la justice, et ses failles quelle considère comme des qualités. Il s’agit pour cet agresseur de tuer l’objet de sa vengeance à petit feu, en utilisant le, ou les enfants, pour parvenir à ses fins.

    Les cas sont belges ou français, ils ont été récoltés au fil des années au gré des rencontres. certaines ont tenté de créer un collectif, mais le projet a avorté. Tous les parents ayant subi ou subissant un féminicide moral que j’ai rencontré

    Le contrôle social sur les mamans seules est fait de société : la morale semble primer dans de nombreux cas. En outre, les visites sont assez courtes mais elles créent un grand stress chez le parent qui doit se justifier ou se comporter d’une certaine façon. Ces visites sont de toute façon faussées par le faite que les mamans sont prévenues, et que donc en quelques sorte il s’agit d’une mise en scène, quelle que soit la qualité de la mère et la réalité de la vie de l’enfant.

    J’avais demandé une aide du CPAS pour le logement et du coup, et l’AS (l’assistante sociale) passait, assez souvent, avec ses remarques toujours un brin moralisateur. un jour, elle a vu une bouteille d’alcool dans une armoire mais à l’étage d’en bas, alors, elle m’a accusée de mal gérer, de mettre l’enfant en danger. Un bébé de pas six mois, encore dans son berceau, impossible. elle n’en, démordait pas, m’a fait un mauvais rapports et ça s’enchaîne vite. Finalement, ça a été.

    Le tissu de mensonge s’inscrit dans le tissu social. Il s’agit moins du père que de la mère, de la femme. De son rôle et de ses qualités ndans la société à partir du moment où elle est mère. Patience,

    La mécanique du féminicide moral

    Une règle tacite est de mise. C’est le conseil de l’avocat, de l’amie, de la survivante. « Montrer pattes blanches »

    Il est promis aux mamans de retrouver leur enfant quand il sera devenu adulte, et qu’il pourra comprendre. Personne ne fait rien, mais tout le monde n’a qu’un conseil : ne fais rien, car tout ce que tu fais se retourne contre toi. Par exemple, c’est une jeune fille qui m’a le mieux expliquer ce que je ne devais jamais faire : devenir folle. « Ma mère un jour, elle a tambouriné sur la porte. C’est lui qui faisait de la merde, mais c’est elle qui a eu l’air de la dingue. Même moi, à ce moment-là, j’avais un peu peur. Je comprenais pas. Après, tu deviens adulte, et tu comprends. Tu vas retrouver ton fils quand il sera adulte, et en attendant, pense à toi, reste vivante. »

    Tandis que l’agresseur agresse la femme, il manipule l’enfant à craindre la mère, ce monstre, cette folle, …Inversion des charges qui convient à une justice patriarcale qui ne vérifie JAMAIS la psychologie de l’attaquant. Pourquoi cette personne agit comme ça? Cette attaque en justice est-elle pour l’enfant ou contre la femme?

    Tu acceptes mes conditions ou je te prends tout. me dit-il, un de ces week-end enfin présent pour son fils. Mon rire fut moqueur devant tant de prétentions, -mon petit chéri ne l’appelait même pas papa tant il le connaissait peu-. En ces temps-là, mon fils souffrait de problèmes de santé, avec le petit qui ne faisait pas encore ses nuits, je dormais 4, 5h00…

    Devenir chef. Les avocats usent de stratégies secondaires en jouant avec la légalité. Dans mon cas, la prise de la domiciliation de mon fils par le père malgré la demande écrite et explicite du juge à attendre la fion de l’enquête. Du jour au lendemain, en dépits d’es recommandations du juge, j’ai perdu une grande partie des droits légitimes que j’avais, à titre de chef de ménage.

    Manipuler. Dans mon cas, l’agresseur, qui m’avait calomnié, à poursuivi sa calomnie malgré le non lieu prouvant qu’il n’y avait aucune raison d’enquêter, et l’a répété à notre enfant, jusqu’à ce que la justice le gronde. « Vous n’avez pas le droit de dire ça ».

    Détruire. Ces calomnies, mensonges, attaques, pièges mettent l’enfant dans une situation de déchirement psychique, tandis que la relation mère-enfant, lourde d’un si gros mensonge, s’alourdit encore par la perte des espaces de sécurité. Dans mon cas, le père téléphonant d’une voix exagérément angoissée pour demander à son « fils » (qui ne l’appelle pas encore papa à cette époque si peu présent dans sa vie, vivant à l’étranger) s’il va bien? « Vraiment tu vas bien? Tu es sûr? « 

    Je croyais à la collaboration…Tandis qu’il jouait, de temps en temps, au bon papa et ex, il préparait en cachette, son plan pour tout me prendre, donc. Ma seule colère sur un répondeur parce qu’une fois encore il avait failli à ses devoir paternels et préféré sa soirée moustache à un week-end avec son fils. Je lui proposais de s’acheter « une paire de couilles et un cerveau », ce n’est point galant, j’en conviens.

    Au printemps 2013, La première attaque est lancée pour un partage de garde très avantageux pour l’agresseur en manque soudaine de paternité. L’attaque échoue. Son dossier est vide, vu qu’il n’a jamais participé quasiment à la moindre dépense…

    Mais l’attaquant retors choisit un’e avocat’e assez similaire pour frapper « sous la ceinture ». Le seul but est de gagner, quel que sont la validité, l’éthique des arguments

    Manipulation d’un document sonore pour prouver

    manipulation : huis-clos imposé par la juge.

    Ici, la bd sur le sujet

    Une des sublimations fondamentales était de croquer, dessiner des procès, démontrer ses vices, ses manquements, son clanisme, racisme, sexisme. ejn Belgique, le Tribunal des enfants est le plus réactionnaires… Résultat? Des femmes

    Fabrication des Sans

    Témoignages

    2024

    La part de vérité. La responsabilité dans une relation toxique. Où la seule victime est l’enfant.

    Parfois, je suis, dans les mêmes positions, à manger ce même sucre, avec cette même tasse de café, au lait. La part héréditaire… Ma vie est une recherche à une question. -Oh Citizen Kane ».

    Ma mère. Dont je ne garde aucun souvenir d’affection. La virulence de son éponge côté grattoir, pour me punir de m’être peinturlurée en indien (avec de la peinture à huile…). J’ai 6, 7 ans. Ma peau rouge, striée.

    Cette souffrance sous-marine, sous-cutanée par absence de toucher. J’ai tenté. une accolade quand elle se fait opérée, mais je suis repoussée. Depuis au moins mes trois ans, pour ma maman, je suis responsable de tout, l’alcoolisme du père, son cancer, ses colères, les enfants illégitimes, le décès de mon fils. Et donc, toujours je me suis tirée. petites fugues et longues lectures, vers des ailleurs plus chantant.

    Cette recherche sensible de l’enfance à l’âge adulte amène à la recherche. Une qualité. Ma culture générale aussi vaste qu’éparpillée. Comme des fragments des miroirs du manoir de Citizen. Personnalité fragmentée, par des souvenirs écartés, dans une mémoire parallèle.

    Résultat? Construction affective caduque. Mais résilience au sens de Cyrulnick : rencontre qui permet le grandissement heureux. Je suis confiée au pays d’accueil. Bébé Nica, petit enfant Bamiléké. Après, c’est l’école primaire avec ses souvenirs conscients, bien qu’évidemment tronqués. La mémoire, le déni et le racisme. Les blessures de l’hérédité, l’épigénétique, le traumatisme intergénérationnel, les sociétés malades, les sociétés anarchistes, l’autorité, et son absence, …

    Ethnographie du sensible, sensible, décoloniale et anti-impérialiste, antiraciste fanonienne.

    Au point de proposer une Anthropologie de la névrose. La lecture pour comprendre le monde, ou plutôt les rouages de l’humain.

    Sources : avec dans l’ordre d’apparition dans ma vie : Freud et « L’amour maternel n’existe pas » jeunes ado, et « Passion de détruire » (Erich Fromm), Frantz Fanon,

  • Pas de quartier !

    Marolles

    Bruxelles

    Belgique

    Europe

    Terre

    1

    Voilà, pour La Commune des Marolles !

    à suivre

  • MapRAC

    action des plasticiens de surface, texte du MapRAC (Article disponible ci-dessous)

    MapRAC était un week-end de réflexion du 19 au 21 mars 2004 visant à stimuler le débat public (inexistant) autour de la reconversion du site de la Cité Administrative et d’apporter une réflexion constructive sur la ville. Les organisateurs (City Mine(d), diSturb, Bureau Vers plus de bien être et Gwenaël Breës) tentaient par là de générer un dynamisme d’action et de réflexion quant aux enjeux que ce site représente, de proposer des alternatives au cours actuel des évènements.

    La cité administrative est une histoire belge.

    La Cité administrative de l’État (en néerlandais : Rijksadministratief Centrum) est un ensemble de bâtiments appartenant autrefois à l’État belge, dans le centre de Bruxelles, et qui regroupait les différentes administrations nationales. 

    Sa construction débuta le 21 avril 1958 et la dernière pierre fut posée en 1983 à la suite de retards successifs.

    Sa conception modifie définitivement la physionomie du quartier situé entre la Porte de Schaerbeek et la Colonne du Congrès est un exemple de bruxellisation, soit la transformation urbaine de Bruxelles dans les années 1960 et 1970.

    La tour des finances, qui fait partie de la Cité, est le 2e plus haut immeuble de Bruxelles. Et dans un sous-terrain de cette tour, auquel on a pu accéder par un ascenseur, une route secrète mène vers un endroit assez proche que vous devinerez peut-être si je vous dis qu’il s’agit d’une route d’évacuation pour « gros légumes ». Il existe en effet, à notre insu, un réseau routier secret pour évacuation d’urgence de nos roi, reine et ministres, sans aucun doute. Vous en doutez?

    L’objectif du week-end était d’aboutir à un document graphique permettant à la fois de synthétiser la situation de la Cité Administrative actuellement et de proposer une série de pistes d’utilisation du site à courts et longs termes. La volonté était de diffuser largement ce document dans le but de conscientiser à la fois les Bruxellois et les décideurs politiques.

    Pour fabriquer ce document graphique, qui sera plus tard l’objet d’une publication, des dizaines de citoyens sont invités, -des habitants, des artistes, des historiens, des journalistes, des urbanistes, des archéologues, des activistes, …- à se rassembler pour penser ensembles.

    J’étais dans l’atelier « Histoire ». Nous étions une quinzaine, de tous les horizons, passionné’e’s par notre ville, le béton, et la Tour des Finances désertée. La collecte d’informations a été rapide, constructive, émoustillante. Le matériel était bien organisé, de sorte que rapidement, nous pouvions construire ensemble un tracé, une structure, une ligne du temps, …

    Le week-end aura rassemblé plus ou moins 150 personnes concernées par le devenir de ce site en particulier et de la Ville en général, tant des architectes que des urbanistes, des sociologues, des historiens, des géographes, des artistes, autant gens de terrains que théoriciens, issus du milieu associatif ou académique, …

    Le week-end s’est déroulé en deux phases, la première consacrée à l’état des lieux du site selon 5 axes/ateliers thématiques (architecture, procédure, mobilité, urbanisme, sociologie). Chaque participant choisit un atelier. Je m’inscris dans l’atelier « sociologie », où je rencontre des artistes, des historiens, des sociologues, des passionnés. La communication est fluide et si la première étape est construite avec un « gestionnaire » de groupe, le travail collaboratif aboutit à un synthèse d’intelligence collective construite à partir des savoirs de chaque participant. Chacun aura joué le jeu, -sauf le gestionnaire, qui oubliera les noms de ces chercheurs collaboratifs lors de la publication, réduisant l’atelier à un individu… et à l’oubli des autres, empêchant de ce fait tout collaboration ultérieure.

    La seconde phase s’est basée sur les constats afin d’entamer la construction d’une série de visions alternatives du site d’une part à court et d’autre part à long terme. Notre atelier s’est donc attaché à reconstruire l’espace avant cette tour. quel quartier? Combien d’habitants? Et d’expulsions? Quelles métamorphoses, traumatismes engendrés par la construction de

    Cette seconde phase m’a, je dois l’admettre, moins passionnée, comme artiste et chercheuse, car elle était finalement, surtout un jeu et une aventure collective. Le résultat des ateliers constituaient un projet professionnel, pour d’autres architectes et urbanistes présents et organisateurs. Ce qui a coupé l’élan collectif, les groupes se sont désagrégés après les ateliers, et des mémoires ont disparu, restées anonymes.

    Atelier de sociologie. Les questions suivantes ont entre autres été soulevées : La question de la mixité des fonctions : dans la mesure où le logement, les équipements et les bureaux ont des cycles de vie différents, la mixité des fonctions a l’avantage de préserver le site d’un abandon total et simultané tous les 20 ans. Sera-t-elle garantie dans les nouveaux projets ? La question du patrimoine, et plus particulièrement du patrimoine moderniste auquel appartient la Cité : Faut-il préserver ce patrimoine ou, comme c’est la tendance actuellement, l’effacer et reconstruire ?

    La question de la mobilité, centrale dans la perspective du réaménagement de ce nœud où se superposent de nombreux axes de transports mais dont l’accessibilité n’est paradoxalement pas excellente. La question enfin d’une possible utilisation du site à court terme, des risques et conséquences possibles.

    Plusieurs projets concrets ont suivi les réflexions produites lors de ce WE entre autres le Festival PleinOPENair qui a expérimenté de nouveaux usages du site de la Cité Administrative durant l’été 2004. Mais ceci est une autre histoire…

    Visiter le site et télécharger le journal en pdf.

  • Bandung du Nord

    La prise de notes fut compliquée, et cette version est la survivante… La mise en couleurs est une étape graphique … expérimentale … La lisibilité en prend un coup… C’est même pas beau. A redessiner, éventuellement. bah, c’est une trace.

    Bandung ; l’Unique.

    La conférence de Bandung (ou conférence de Bandoeng) s’est tenue du 18 au 24 avril 1955 àBandung, en Indonésie, réunissant pour la première fois les représentants de vingt-neuf pays africains et asiatiques dont Gamal Abdel Nasser (Egypte), Jawaharlal Nehru (Inde), Soekarno (Indonésie), Zhou Enlai (Chine) … Cette conférence marqua l’entrée sur la scène internationale des pays décolonisés du « tiers monde » ». Ceux-ci ne souhaitant pas intégrer les deux blocs qui se font face, menés par les Etats-Unis et l’URSS, choisissent le non-alignement.

    BANDUNG DU NORD

    Vers une Internationale Décoloniale


    Bourse du travail de Saint-Denis

    Du Vendredi 4 au Dimanche 6 Mai 2018

    « Appel du Bandung du Nord« 

    « Il s’agit de la première conférence intercontinentale réunissant des peuples de couleur dans l’histoire de l’humanité ! (…) Que les dirigeants des peuples d’Asie et d’Afrique puissent se réunir dans leurs propres pays pour discuter et débattre de questions d’intérêt commun marque un nouveau départ dans l’histoire du monde. Ah, mes chers frères et sœurs, faites en sorte que cette conférence remporte un grand succès ! Malgré la diversité existant parmi ses participants, faits en sorte qu’elle remporte un grand succès ! Oui, il y a de la diversité parmi nous. Qui le nie ? (…) Mais quel mal y aurait-il à la diversité ? (…) Cette conférence n’a pas pour but de nous opposer les uns aux autres[1]. » C’est par ces mots que le président Sukarno a ouvert une conférence internationale intitulée « Faisons émerger une nouvelle Afrique et une nouvelle Asie », dans la ville indonésienne de Bandung, en 1955. Il s’agissait de la première réunion internationale de chefs d’États de pays du Sud global.

    Du 4 au 6 mai 2018, le comité du « Bandung du Nord » organisera une conférence internationale à Paris, s’inscrivant dans l’esprit de la conférence de Bandung de 1955. Ce sera la première conférence internationale de personnes de couleur prenant à bras le corps les questions concernant les non-blancs vivant dans le nord global, afin de discuter de problématiques qu’elles ont en commun. => Hum…

    Le « Nord global » fait référence aux pays d’Europe occidentale, d’Amérique du Nord et d’Océanie, qui ont colonisé et se sont partagé l’Afrique, l’Asie et les Amériques. Aujourd’hui, de larges communautés du Sud global vivent au sein de leurs métropoles. Sur 800 millions de personnes vivant dans ces pays, on estime le nombre de non-blancs à 160 millions.

    Ils font l’expérience du racisme dans toutes les sphères de la vie, tel un rappel constant de la continuité de l’héritage colonial. Le racisme ne se manifeste pas uniquement à travers les discriminations sur la base de la couleur de peau, mais également sur la base de la religion, de l’origine et de la culture. Le racisme est enraciné dans les institutions économiques, sociales, politiques et culturelles. Le racisme se retrouve également dans les domaines de la santé, du logement et du monde du travail où les non-blancs se retrouvent toujours en position d’infériorité par rapport aux blancs. Le racisme se traduit par la ségrégation sociale. Il se manifeste dans le système politique qui prive les non-blancs de parole et impose un récit dominant sur le terrorisme qui facilite la montée d’un État policier et cible les personnes non blanches. Il se manifeste dans la culture qui promeut le concept de supériorité de l’Occident et d’infériorité du reste du monde, impose l’assimilation et instrumentalise la diversité.

    Les communautés non blanches du Nord global sont porteuses d’une diversité d’expériences historiques : le génocide indigène et la spoliation des terres, l’esclavage transatlantique et d’autres formes de migrations forcées, l’immigration actuelle due aux guerres coloniales et une pauvreté et des inégalités aggravées. En retour, elles ont amené une diversification des mouvements sociaux et ont proposé leurs propres récits quant à leurs
    oppressions et exploitations.

    Le Bandung du Nord a pour objectif de proposer l’idée d’une Internationale Décoloniale qui scellerait une alliance politique entre les mouvements
    décoloniaux d’Occident. Il s’agira de forger des projets et des outils de lutte et de résistance face, d’une part, à la montée des nationalismes suprémacistes et de l’ultra libéralisme et, d’autre part, à la poursuite de la domination impérialiste sous toutes ses formes.

    Cette conférence comportera des sessions plénières avec quatre intervenants principaux : Angela Davis, Fred Hampton Jr., Ramon Grosfoguel et Eli
    Domota. Les différents ateliers exploreront différentes thématiques allant de la montée de l’État policier jusqu’aux rapports entre les mouvements sociaux des communautés noires, indigènes, rroms, asiatiques et islamiques.

    Le comité organisateur de cette conférence est composé du réseau décolonial international (DIN) et de militants vivant en France.

    [1]« Discours d’ouverture de Sukarno, Bandung, 18 avril 1955,

  • L’île

    Comprendre l’île

    A. Hétérotopie ?

    Une île peut être considérée comme une hétérotopie, mais cela dépend de son usage et de sa fonction sociale, de la perception qu’en a la société. Selon la définition de Michel Foucault, un espace est hétérotopique s’il est à la fois réel et « autre », c’est-à-dire régi par des logiques différentes de celles du reste du monde. Ce n’est pas tant l’insularité géographique qui la rend « autre », mais les fonctions particulières qu’elle remplit (exclusion, expérimentation, refuge, loisir, sacralité).Voici comment une île peut correspondre à cette idée :

    1. Une séparation physique et symbolique

    • Par définition, une île est un espace isolé, séparé du continent par la mer. Cette séparation physique peut aussi symboliser une distance sociale, culturelle ou politique. Elle est aussi fermée (sauf en archipel)
    • Elle peut représenter un espace d’exception, où s’appliquent des règles différentes.

    2. Une fonction qui varie selon le contexte

    L’île peut remplir plusieurs rôles qui la rendent hétérotopique :

    • Îles-prisons → Lieux d’exclusion (ex. l’Île du Diable en Guyane, Alcatraz).
    • Îles-refuges → Espaces d’utopie pour les exilés, les communautés alternatives (ex. îles libertaires, colonies utopiques).
    • Îles-touristiques → Espaces en dehors du quotidien, dédiés au loisir et à la consommation (ex. les Maldives, Bocas Del Toro).
    • Îles sacrées → Espaces rituels, mystiques (ex. l’île de Délos dans la Grèce antique, haut lieu religieux).
    • Îles expérimentales → Laboratoires politiques, scientifiques ou technologiques (ex. îles écologiques, villes flottantes en projet).

    3. Un rapport particulier au temps et à l’espace

    • Les îles ont souvent un rythme de vie différent du continent : elles peuvent être perçues comme hors du temps, coupées des urgences du monde extérieur. Sur l’pile de Bocas, une partie du temps est géré par les arrivées de touristes et de denrées.
    • Certaines îles fonctionnent comme des espaces figés (îles-musées, sites archéologiques), tandis que d’autres évoluent rapidement sous l’effet du tourisme ou de la mondialisation (Bocas Del Toro). Cependant, l’archipel cultive aussi, pour les touristes, son espace « pirates », comme en témoignent les noms des sociétés (Flying pirates, par exemple,…)

    4. Un accès limité

    • L’accès aux îles peut être réglementé ou difficile : visas, conditions géographiques, interdictions (ex. l’île de North Sentinel, où les habitants refusent tout contact extérieur). => depuis Foucault, le monde est devenu une forteresse, avec des murs sur tous les continents, contre des colonisés (Palestine), des migrants (USA, Europe, …) ;
    • Certaines îles sont secrètes ou interdites (ex. l’île japonaise Hashima, abandonnée après l’ère industrielle).

    Bocas Del Toro

    L’archipel de Bocas del Toro, au Panama, pourrait être analysé comme une hétérotopie, selon la lecture de Michel Foucault. Cet ensemble d’îles, connu pour son tourisme, sa biodiversité et sa culture caribéenne, possède plusieurs caractéristiques qui le rapprochent d’un espace « autre » :

    1. Un espace géographiquement isolé mais connecté

    • Comme toute île, Bocas del Toro est séparé du continent, ce qui crée une forme d’isolement physique.
    • Cependant, il est aussi bien relié au tourisme international, ce qui en fait un espace de transition entre des logiques locales et globales.

    2. Un espace dédié au loisir et au dépaysement

    • L’archipel est un haut lieu du tourisme, notamment pour ses plages, son ambiance festive et son mode de vie décontracté. mais l’archipel est aussi célèbre pour sa vie marine, sa faune et sa flore : dauphins, étoiles de mer, mangroves, …
    • Il fonctionne comme une hétérotopie de loisirs, où les visiteurs viennent vivre une expérience hors de leur quotidien.
    • Comme les stations balnéaires analysées par Foucault, Bocas est un espace où le temps fonctionne différemment : rythmé par les saisons touristiques et une économie axée sur l’évasion (fiscale).

    3. Une coexistence de plusieurs réalités

    • Bocas del Toro juxtapose plusieurs espaces et temporalités :
    • Des zones touristiques animées (comme Isla Colón)
    • Des îles plus préservées et écologiques (comme Bastimentos)
    • Des communautés autochtones (Ngäbe-Buglé) vivant selon des modes de vie traditionnels
    • Des expatriés et nomades digitaux qui s’installent dans un mode de vie alternatif
    • Cela crée une tension entre tradition et modernité, nature et développement.

    4. Un accès contrôlé et une expérience cadrée

    • L’accès à certaines parties de l’archipel est limité : certaines îles sont privées ou protégées pour la conservation de la biodiversité.
    • Il y a aussi une hiérarchisation de l’espace : le touriste riche ne vit pas la même expérience que la population locale, et certains lieux sont exclusifs.

    5. Un espace qui reflète des enjeux sociaux et écologiques

    • Bocas est un microcosme des tensions mondiales :
    • Tourisme vs préservation écologique
    • Développement économique vs marginalisation des populations autochtones
    • Mode de vie bohème et festif vs précarité économique
    • Ce type d’espace met en évidence les paradoxes de la mondialisation, où un lieu peut être à la fois un paradis et un espace de conflits invisibles.

    Conclusion

    Bocas del Toro peut de prime abord fonctionner comme une hétérotopie insulaire, à la fois lieu d’évasion, d’expérimentation sociale et de confrontation entre différentes visions du monde. Comme d’autres îles touristiques, elle joue un rôle d’interface entre plusieurs réalités, ce qui en fait un espace « autre » au sens foucaldien. C’est sûr, ça ?

    B. Dystopie

    C. Non lieu

    C. Métissage

  • Concepts complexes

    Encore en réflexion… oui « chantier perpétuel » …^^ L’idée est :

    • de résumer le concept ;
    • d’intégrer des collègues des sciences humaines qui ont pensé le concept ;
    • de l’intégrer dans mes réflexions et terrains ;
    • d’affiner des concepts complexes ^^

    Scalabilité

    La volonté de monter des projets à grande échelle ne se limite pas à la science. Le progrès lui-même a souvent été défini par la capacité de projets à s’étendre sans que le cadre de leurs hypothèses ne change. Cette qualité est la « scalabilité ». Le terme prête un peu à confusion, parce qu’il pourrait être interprété, comme tout ce qui est « apte à être discuté en termes d’échelle ». Or, cette aptitude touche tant les projets qui génèrent une échelle que ceux qui n’en génèrent pas (scalables et non scalables). Quand Fernand Braudel a introduit le concept de « longue durée » en histoire ou que Niels Bohr a caractérisé l’atome quantique, ce n’étaient pas des projets impliquant la scalabilité. En revanche, cela ne les a pas empêchés, l’un comme l’autre, de révolutionner la manière de penser la question d’échelle. Source : Anna Lowenhaupt TsingLe Champignon de la fin du monde, traduit de l’anglais par Philippe Pignarre, La Découverte, 2017, page 78)

    Hétérotopie

    Le concept d’hétérotopie a été développé par le philosophe Michel Foucault pour désigner des espaces qui sont « autres », c’est-à-dire des lieux réels qui fonctionnent selon des règles différentes de celles du reste de la société. Ces espaces ont une fonction spécifique et remettent en question les normes établies.

    Le cirque des « Freaks » est un espace hétérotopique. Le présentateur présente, dans la version originale, un avertissement au début de son film. Nous sommes en 1932, et l’air du temps est à l’eugénisme. Si vous n’avez pas vu le film, ne lisez pas la suite, regardez-le d’abord. Les autres … La belle du cirque envoûte Hans, mais le jour du mariage, au repas de noces, sous le chapiteau, tandis que « all of us », tous les circadiens célèbrent le mariage, premier climax du film, la monstrueuse beauté va se dévoiler d’une cruauté monstrueuse. La scène est glaciale. Hans est décomposé, elle s’est moquée de ses amis, elle l’a épousé pour son argent, elle n’est pas l’une des leurs, elle a trahit la famille du cirque ! Pauvre Hans ? Au cirque, les règles fonctionnent de manière différente, puisque nous sommes en hétérotopie, la justice n’est pas celle du monde normal

    L’« euthanasie » des enfants est le meurtre d’enfants et d’adolescents handicapés organisé par le régime nazi, sous le Troisième Reich de 1939 à 1945. Ce programme, inauguré et dirigé depuis la Chancellerie du F¨ührer et sur ordre d’Hitler, précède chronologiquement celui de l’action T4, et implique un grand nombre d’« établissements pédiatriques spécialisés » sur le territoire du Reich. Plus de 5 000 enfants sont victimes de ce programme, et peu de ses responsables sont poursuivis pénalement après-guerre. Source : Wikipedia

    Caractéristiques des hétérotopies selon Foucault

    => L’hétérotopie existe dans toutes les cultures : Toutes en anthropologie ? « Culture » ? Combien de centaines de définitions pour un concept

    Chaque société crée des hétérotopies, bien que leur forme et leur fonction varient.

    => Leur fonction peut évoluer avec le temps

    Exemples : un cimetière autrefois central dans une ville peut devenir un espace en périphérie avec le temps, un théâtre, qui contient plusieurs mondes fictifs, ou un jardin, qui rassemble différentes espèces du monde entier ; animaux, enfants, arbres, … Terrain vague, aussi, que je souligne pour son rapport au déchet.

    => Elles sont souvent liées à des ruptures avec le temps :

    Exemples : les maisons de retraite (où l’on vit en dehors du temps productif), les musées (qui accumulent des temporalités différentes), les aéroports, …

    => Elles fonctionnent selon un accès particulier

    1. Certaines sont accessibles à tous (ex. les bibliothèques, les sites internet (?)), d’autres ont des conditions d’entrée (ex. les prisons, les clubs privés).
    • Elles peuvent servir à révéler, critiquer ou compenser des aspects de la société.
    • => Elles ont une fonction spécifique qui peut être subversive : cf. Infra Occupy Wall Street

    Exemples d’hétérotopies

    • Les prisons et asiles → espaces d’exclusion
    • Les cimetières → espaces en dehors du cycle de la vie sociale
    • Les bibliothèques et musées → accumulation et conservation du savoir
    • Les bateaux (Foucault les considère comme « l’hétérotopie par excellence ») → espaces mobiles et hors des cadres traditionnels.

    L’hétérotopie se distingue de l’utopie, qui est un espace imaginaire, alors que l’hétérotopie existe bien dans la réalité, tout en étant « autre » par rapport au reste du monde.

    La Bourse de Bruxelles, place de la Bourse, espace hétérotopique, à l’intérieur, et à l’extérieur (ses marches)

    Classique et attendu. Les Bourse sont à la fois un moteur de développement économique et un lieu de fortes tensions (bulles spéculatives, krachs, crises financières). Elles jouent un rôle clé dans l’organisation du capitalisme mondial, tout en restant un lieu de possibles dérèglements. Mais parfois, rendue obsolète par modification du système capitaliste (désindustrialisation / néolibéralisme), elle ferme ses portes, devient l’espace pour se retrouver au centre; à ses pieds plus exactement; pour du shopping entre potes, un godet ou une pintchje, une multitude de manifestation nationale, une émeute et des robocops en 2000 ou un attentat.en 2016. Les marches de la Bourse accueillent les émotions collectives,

    Source : rtbf

    Quand elle « est ouverte » (même fermée)… On peut considérer la Bourse comme une hétérotopie. D’abord, la Bourse fonctionne selon une « logique » spécifique qui diffère du reste de la société : elle obéit aux lois du marché, aux spéculations et aux régulations financières qui lui sont propres. Ensuite, le lieu juxtapose plusieurs espaces en un seul : les alcôves de la Bourse de Bruxelles, encore visibles malgré les rénovations, avec ses noms de capitales. La Bourse connecte symboliquement et économiquement des territoires du monde entier. Elle rassemble en un même espace des transactions portant sur des entreprises situées aux quatre coins du globe.

    Un espace lié au temps de manière particulière

    Quand elles fonctionnent… Le temps en Bourse ne suit pas le rythme habituel : il est accéléré par le trading haute fréquence, rythmé par les heures d’ouverture des marchés, et fonctionne souvent avec une anticipation de l’avenir (spéculation, prévisions, investissements à long terme). Obsolète dans sa fonction originelle, rénovée comme la Bourse de Bruxelles, elle tend vers le mouvement contrôlé d’une foule désormais constituée de badauds, touristes, visiteurs,… Abri quand il drache.

    Tout le monde ne peut pas entrer physiquement dans un espace boursier comme le New York Stock Exchange ou Euronext. Il faut des accréditations, des licences ou être un acteur institutionnel. Même en ligne, l’accès aux marchés financiers demande certaines conditions. A la bourse de Bruxelles, l’entrée a été rénovée dans le public d’inviter le peuple de la rue à entrer. Les conditions d’entrée sont celles de la ville ; le respect des codes habituels de la société belge.

    Un lieu qui reflète et influence la société

    1. La Bourse n’est pas qu’un simple espace économique : elle influence directement la vie sociale et politique en impactant l’économie réelle. Elle peut révéler des inégalités, créer des crises ou des périodes d’euphorie financière. Gentrifiée, elle est sensée être une vitrine de la Belgique, avec son musée de la bière. Mais en réalité, ses marches, seul espace hétérotopique désormais de la Bourses, restent très populaires, et assez contraintes … à l’ordre établi. C’est difficile de retenir le Belge de se retrouver devant la Bourse.
    2. Occupation de Wall Street ! « Ce que nous avons tous en commun, c’est que nous sommes les 99 % qui ne tolèrent plus l’avidité et la corruption des 1 % restant. »Occupy Wall Street (OWS) ou Occupy New York (en français : « Occupons Wall Street/New York » ) est un mouvement de manifestation de contestation pacifique dénonçant les abus du capitalisme financier. Le mouvement débute le 17 septembre 2011alors qu’environ 1 000 personnes manifestent dans les environs de Wall Street, le quartier de la bourse à New York. Une partie des manifestants érigent des installations de fortune dans le parc Zuccotti, « occupant » l’endroit dans une sorte de sit-in. Au cours des semaines suivantes, plusieurs centaines de manifestants vivent et dorment dans le parc. Source :Wikipedia.
    3. A Bruxelles… Sans doute aussi peut-être parce qu’elle aura été le symbole, un temps jadis, du pouvoir, et que de générations en générations, c’est là que le belge vient livrer, témoigner, acter ses émotions.

    En conclusion provisoire … Si on suit la grille de lecture de Foucault, la Bourse peut être considérée comme une hétérotopie du pouvoir économique, où les règles, le temps et l’espace sont réorganisés selon une logique propre. C’est un espace qui reflète et façonne la réalité économique et sociale, tout en restant partiellement fermé au public.

    Cependant, la Bourse de Bruxelles a été supprimée, témoin et victime de son temps néolibéral (dénationalisation des monnaies, ….). Laissée vide, elle a aussi rendu libre ses marches, et sa place, qui sont devenus des lieux populaires de rassemblement et de rencontre (rendez-vous sur les marches), de recueillement (attentat de Bruxelles en 2015), de révolte (manifestation).

    rhizome

    Le concept de rhizome, développé par Gilles Deleuze et Félix Guattari dans Mille Plateaux (1980), est une métaphore empruntée à la botanique pour penser un mode d’organisation non linéaire, multiple et ouvert.

    Le rhizome : une structure sans centre ni hiérarchie

    Contrairement à un arbre, qui a un tronc central et des branches dérivées, un rhizome est un réseau souterrain où tout point peut être connecté à n’importe quel autre. Il n’y a pas de début ni de fin, seulement un milieu en perpétuelle transformation.

    Principes du rhizome

    Deleuze et Guattari identifient plusieurs caractéristiques fondamentales du rhizome :

    1. Connexion et hétérogénéité
    • Un rhizome peut relier des éléments de nature différente : idées, disciplines, objets, concepts.
    • Exemples : Internet, les réseaux sociaux, les cultures populaires qui se croisent.
    1. Multiplicité
    • Il ne s’agit pas d’un système à deux pôles (binaire) mais d’un réseau à entrées infinies.
    • Exemples : un langage évolue par emprunts, contaminations, fusions et non par un développement linéaire.
    1. Rupture assignifiante
    • Un rhizome peut être sectionné, il repoussera ailleurs sans perdre sa logique.
    • Exemple : un mouvement culturel ou politique qui se disperse et renaît sous d’autres formes.
    1. Cartographie et décalcomanie
    • Plutôt qu’une structure figée, le rhizome se conçoit comme une carte mouvante, en expansion et transformation constantes.
    • Il ne se copie pas, il se reconfigure à chaque nouvelle connexion.

    Applications du concept

    • Pensée et philosophie : au lieu de structurer les idées de manière hiérarchique (comme un arbre généalogique), on peut penser en réseau, en établissant des connexions inédites.
    • Culture et société : la mondialisation, les diasporas, les réseaux d’information sont des systèmes rhizomatiques.
    • Internet et numérique : le Web fonctionne comme un rhizome, sans centre unique, chaque lien pouvant en amener un autre.`
    • un archipel (Bocas del Toro) est un rhizome

    Opposition au modèle arborescent

    Deleuze et Guattari opposent le rhizome au modèle arborescent, qui est hiérarchique, linéaire et fondé sur la filiation. Le rhizome est une pensée du flux, de la multiplicité et de la transversalité.

    Exemple concret :

    • Un livre « arborescent » suit une progression logique, avec un début et une fin.
    • Un hypertexte sur Internet, lui, est rhizomatique : on peut naviguer librement d’un point à un autre sans ordre prédéfini.

    Conclusion

    Le rhizome est une forme d’organisation souple, évolutive et ouverte, qui s’applique aussi bien à la pensée qu’aux structures sociales et aux technologies contemporaines. C’est un modèle clé pour comprendre le monde complexe et interconnecté d’aujourd’hui.

    Le rhizome a été mis en pratique autonomes du tournant du XXIe siècle : => revitalisation du mouvement anarchiste

    • Deleuze et Guatari, modèles du genre autonome ;
    • Internet qui permet une rediffusion des idées (// imprimerie au XVe siècle) ;
    • // impression d’ouvrages diffusés sur le net (cf. Starhawk)
    • Réseau routier européen : les « travelers » sont des nomades qui relient les points (espace hétérotopique : zad, squat, maison collective)
    • Désindustrialisation et gentrification qui laissent des quartiers à l’abandon qui seront squattés par des groupes autonomes (Berlin, Barcelone, Paris, Bruxelles)

  • Bakounine

    Anarchisme avant-garde 19e Siècle

    Naissance glorieuse et tragique : la Commune de Paris 1871

    Bien que Mikhaïl Bakounine semble ne pas avoir beaucoup considéré les anarchistes naturalistes de son époque par ailleurs… Et que par ailleurs, aussi, contrairement à certains penseurs comme Léon Tolstoï, Louise Michel, Henry David Thoreau, Kropotkine ou Elysée Reclus, Bakounine ne s’est pas directement exprimé sur des questions comme le végétarisme, la pollution ou la protection animale, plus centré sur la lutte sociale et politique contre l’État et le capitalisme.

    Bien que enfin principalement connu comme philosophe anarchiste et révolutionnaire du XIXe siècle, néanmoins, Mikhaïl Bakounine peut être considéré comme un précurseur de certaines idées écologiques et inter-espèces :

    1. Critique de l’État et du capitalisme : Bakounine voyait l’État et le capitalisme comme des forces destructrices, non seulement pour la liberté humaine mais aussi pour la nature. Il dénonçait leur tendance à exploiter sans limite les ressources naturelles au profit d’une élite.
    2. Vision holistique du monde : Il défendait une approche matérialiste et scientifique de la nature, considérant l’humanité comme une partie intégrante de celle-ci et non comme une entité dominante. Cette conception rejoint les idées écologiques modernes qui insistent sur l’interconnexion entre les êtres vivants et leur environnement.
    3. Soutien à l’autogestion et aux communautés locales : Bakounine prônait une organisation sociale basée sur des collectivités autonomes et fédérées, où les ressources seraient gérées de manière rationnelle et en fonction des besoins réels des populations. Cette approche s’inscrit dans une perspective écologique qui valorise la gestion locale et durable des ressources. Dès le XIXe siècle, en Europe et dans le monde, des collectivités anarchistes sont crées, plus ou moins durables, qui expriment déjà, comme dans les ZAD contemporaines, d’autres modes de relation, non marchandes, par l’autonomie.
    4. Rejet du productivisme et du progrès destructeur : Contrairement aux marxistes de son époque, qui voyaient l’industrialisation comme un moyen d’émancipation, Bakounine mettait en garde contre un développement incontrôlé qui aliénerait les travailleurs et détruirait la nature. Il anticipait ainsi des critiques contemporaines de la croissance économique infinie. Sa rupture avec Marx est mise en scène dans « Arthur Roques ».

    La Cecilia, Sur une Commune anarchiste du 19e siècle, à regarder ici :

    La Cecilia est un film français de Jean-Louis Comolli, sorti en 1976. Le film est inspiré de l’histoire d’une colonie anarchiste italienne, la Colônia Cecília, dans le Brésil des années 1890.

    1887-2000. Paris- Bruxelles. Bien que les anarchistes ne sont pas des écologistes au sens moderne du terme, leurs idées sur l’autogestion, la critique du pouvoir et l’importance de l’équilibre avec la nature, les relations mutualistes en font des penseurs influents pour certaines branches de l’écologie politique et de l’éco-anarchisme. Il est à noter cependant que les anarchistes, en général, sont souvent copiés, mais rarement, leur rendons-nous la place qui leur est due. Pour ne pas le citer, il est un auteur français « apocayptique » à la mode collapsologique, traitant un ouvrage durant de l’entraide, sans citer vraiment sa source … L’Entraide de Kropotkine … Il est vrai que longtemps l’anarchisme a été synonyme d’attentat, d’action directe, … Il est violemment combattu par le pouvoir depuis les années scélérates. Les idées sont systématiquement combattues aussi, comme en témoignent les massacres de la Commune de Paris par Thiers en 1871. A Bruxelles, en 2000, à Ixelles, un squat anarchiste a été incendié volontairement, sans qu’aucune enquête ne soit menée. Au contraire, les images de vidéosurveillance de la police étaient mystérieusement inutilisables… Ce drame a pourtant abouti au décès d’un jeune anarchiste ukrainien, Igor. Les idées anarchistes sont contenues dans les écrits des auteurs et autrices anarchistes du 19 e siècle et font un retour en force en ce début de 21e siècle, aussi parce la nature leur donne raison : l’entraide est un fait social total dans la quasi-majorité des société humaines et non humaines visibles et invisibles.

    Bakounine adhérait à une vision matérialiste et scientifique du monde. Il rejetait les idées idéalistes qui plaçaient l’humain au centre de la création. Il considérait que l’humanité faisait partie intégrante de la nature, une idée qui pourrait s’opposer à l’exploitation excessive des autres espèces.

    Son anarchisme repose sur la lutte contre toutes les formes d’autorité et de domination, notamment celles qui reposent sur des hiérarchies arbitraires. Bien qu’il ait surtout appliqué ce principe aux relations entre humains, on pourrait l’étendre à une critique de la domination de l’homme sur les animaux. Certains courants anarchistes ultérieurs, comme l’anarchisme vert ou l’éco-anarchisme, ont repris cette logique pour inclure une défense des droits des animaux.

    Même si Bakounine lui-même n’a pas développé de position sur les droits des animaux, aujourd’hui, certaines branches de l’anarcho-primitivisme ou de l’anarchisme animaliste s’appuient sur sa critique du pouvoir et du capitalisme pour dénoncer l’exploitation animale.

    Bakounine n’a pas directement défendu les animaux, mais son rejet des hiérarchies et sa vision non anthropocentrique du monde sont compatibles avec une éthique de respect envers les autres espèces.

    D’autres penseurs anarchistes ont davantage prônés des relations inter-espèces, et les anarchistes déistes, dont Louise Michel, les relations inter-espèces et aussi humains et on humains. Il me semble pertinent d’établir une lignée plutôt féminine/féministe, une communauté minoritaire, de genre, suis generis incluant chaque chose dans un Tout (Dieu, être vivant humain et non humain, …) que je borne ainsi :

    Hilderilde de Garde